"Ca ne sert à rien de poursuivre en justice un système dont la véritable fonction est mesurée par sa capacité (...) à couvrir des actes illégaux et (en) protéger les auteurs".

Une ONG israélienne de défense des droits de l'Homme dans les Territoires palestiniens a annoncé mercredi qu'elle renonçait à porter plainte contre des soldats auprès de l'institution militaire, déplorant que cela débouchait rarement sur des poursuites judiciaires.

L'ONG B'Tselem a indiqué qu'elle fournissait depuis 25 ans des informations sur des abus présumés de soldats au bureau de l'avocat général de l'armée d'occupation israélienne qui supervise notamment les procédures disciplinaires internes.

Mais selon elle, les enquêtes instruites par l'armée ont été lentes, inefficaces et conduit rarement à des condamnations.

"La façon dont le système d'application du droit militaire marche l'empêche (...) de rendre justice aux victimes", indique B'Tselem.

"Ca ne sert à rien de poursuivre en justice et défendre les droits de l'Homme quand on travaille avec un système dont la véritable fonction est mesurée par sa capacité (...) à couvrir des actes illégaux et (en) protéger les auteurs".

Dans un rapport de 80 pages, l'ONG cite huit récents cas, dont quatre dans lesquels des Palestiniens ont été tués, où les enquêtes de l'armée n'ont pas répondu, selon elle, aux normes requises.

Lors des cinq dernières années, seulement 3% des enquêtes criminelles lancées par la police militaire sur des délits présumés commis par des militaires israéliens contre des Palestiniens ont donné lieu à des inculpations, selon une autre ONG israélienne opposée à l'occupation, Yesh Din.

Avec AFP