22-11-2024 07:02 AM Jerusalem Timing

Ansarullah menace d’envahir l’Arabie si l’économie yéménite s’effondre

Ansarullah menace d’envahir l’Arabie si l’économie yéménite s’effondre

Ban veut renforcer la médiation de l’ONU.

Le chef du bureau politique du mouvement yéménite Ansarullah a menacé d’envahir l’Arabie qui impose un embargo contre son pays, si l’économie yéménite s’effondre.

Dans un communiqué rapporté par le site panarabe AlQuds al-Arabi, Saleh Sammad a affirmé que « 27 millions yéménites s’approvisionneront en nourriture grâce à leurs armes, et les milliers de Kilomètres qui les séparent de leur grand voisin ne seront pas à l’abri des conséquences économiques voulues par forces de l’agression (coalition) saoudo-US ».

M.Sammad a en outre appelé les forces nationales à « se mobiliser pour faire face à l’agression de la coalition ».

Cette menace intervient au moment où la coalition cherche à faire perdre la monnaie nationale sa valeur face aux devises étrangères.

Pour sa part, le porte-parole d’Ansarullah, Mohammad Abdel Salam, a affirmé qu’en cas d’échec des pourparlers de paix à Koweit, Ansarullah et les forces nationales yéménites mettront en place un gouvernement à Sanaa, qu’il contrôle depuis septembre 2014.

Il a écrit sur twitter : « Les Yéménites aspirent à une solution juste, faut de quoi les forces nationales opposées à l’agression saoudo-US seront obligés de combler le vide en formant un gouvernement pour servir le peuple yéménite et faire face aux défis ».

Ban veut renforcer la médiation de l'ONU 

Sur un autre plan, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon veut renforcer l'équipe qui entoure son médiateur au Yémen pour faciliter un accord de paix, indique-t-il dans une lettre adressée au Conseil de sécurité.

Le médiateur, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, a rendu compte des progrès de sa mission mercredi au Conseil de sécurité par vidéo-conférence, au cours de consultations à huis clos.

Selon des diplomates, il a souligné que les protagonistes "devaient continuer de négocier aussi longtemps que nécessaire" et ne pas se fixer de date limite comme le début du Ramadan prévu le 7 juin.

Dans sa lettre, datée de mardi, M. Ban estime que "bien que les deux camps se soient engagés à parvenir à des accords à Koweït, il reste de profondes divergences entre eux qui devront être surmontées pour assurer la réussite" des négociations en cours au Koweït entre la délégation nationale et le gouvernement démissionnaire soutenu par Ryad.

"La cessation des hostilités dans tout le pays reste extrêmement fragile et a besoin d'un soutien supplémentaire d'urgence de la part des Nations unies", ajoute-t-il.

M. Ban indique son intention de déplacer "dès que possible" les services de son médiateur de New York à Amman et de renforcer progressivement son équipe à Sanaa "dès que la situation de sécurité le permettra".

Le médiateur et son équipe, ajoute-t-il, "continueront d'exercer mes bons offices avec pour objectif de faciliter la conclusion d'un accord global mettant fin de manière permanente au conflit".

L'équipe renforcée, dont les effectifs ne sont pas précisés dans la lettre, serait notamment chargée de fournir une "expertise technique" pour mieux faire appliquer le cessez-le-feu instauré en avril, conclure des "arrangements intérimaires de sécurité", "restaurer les institutions de l'Etat" ou encore mettre au point un projet de constitution.

Au cours des consultations au Conseil, aucun pays n'a élevé d'objection à ce plan de M. Ban, selon des diplomates présents.

L'émissaire de l'ONU pour le Yémen a estimé mercredi que les parties yéménites étaient "plus proches" d'un accord.

"Nous progressons vers une entente générale incluant les attentes et les visions des parties", engagées dans les négociations, a déclaré Ismaïl Ould Cheikh Ahmed dans un communiqué.

"Les discussions sont devenues plus sensibles et plus délicates, ce qui nous rapproche d'un accord global", a-t-il ajouté.

Mercredi devant le Conseil, l'émissaire, cité par un diplomate, a qualifié les progrès des pourparlers de "lents mais constants".

Les pourparlers de paix, entamés le 21 avril, ont été interrompus à plusieurs reprises, en raison des violations du cessez-le-feu par la coalition saoudo-US et ses mercenaires.

Massacre à Lahj

Sur le terrain, les forces de la coalition ont poursuivi leur violation de la trêve dans plusieurs provinces du Yémen.  L’aviation de la coalition a commis un nouveau massacre contre le peuple yéménite dans la province de Lahj. 11 civils membres d’une seule famille ont été tués par quatre frappes saoudo-US visant leur domicile à Lahj, au sud-ouest. Une fillette est sorti indemne, a précisé l’agence yéménite Saba’.

L'ONU estime que la guerre contre le Yémen a fait depuis fin mars 2015 plus de 6.400 morts et déplacé 2,8 millions d'habitants.