Résistance accrue" de certains pays membres de l’UE.
L'Allemagne estime que la reconduction des sanctions de l'Union européenne contre la Russie sera "plus difficile" cette année, en raison "d'une résistance accrue" de certains pays membres, a déclaré son chef de la diplomatie.
"Nous sommes conscients du fait que la résistance dans l'UE vis-à-vis de la prolongation des sanctions contre la Russie a augmenté", a dit Frank-Walter Steinmeier dans une interview publiée jeudi par l'agence balte BNS le jour du début de sa visite à Vilnius.
"Il sera plus difficile que l'année dernière de trouver une position commune sur cette question", a-t-il reconnu, à la veille d'une brève tournée dans les pays baltes, où la Russie est crainte et critiquée.
Les sanctions européennes touchant les banques, les secteurs de la défense et de l'énergie expirent en juillet. Leur prolongation nécessite un vote unanime et ce dossier doit faire l'objet de discussions en juin.
Selon M. Steinmeier, Berlin va "travailler dur pour garantir que l'Europe présente un front uni". Une éventuelle levée des sanctions est "inextricablement liée" au respect des accords de Minsk, censés ramener la paix dans l'est de l'Ukraine.
Le ministre n'a pas cité les pays concernés, mais l'Italie et la Hongrie sont les plus sceptiques au sujet des sanctions tandis que la Pologne et les pays baltes insistent pour maintenir la pression sur Moscou.
La chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a déclaré la semaine dernière qu'elle s'attendait à la prolongation des sanctions.
Les pays membres de l'Otan d'Europe de l'Est cherchent à renforcer la présence militaire de l'alliance dans la région, sous prétexte de faire face à la menace russe. Le ministère lituanien de la Défense a indiqué récemment que l'Allemagne "planifiait de former un groupe-bataillon de l'Otan" en Lituanie.
Pour M. Steinmeier, l'Occident ne peut ignorer la "violation du droit international" par la Russie, mais l'Otan doit rechercher le dialogue avec elle. "Nous avons besoin d'un dialogue avec la Russie pour rebâtir la confiance perdue et réduire le risque d'être entraînés par inadvertance dans une spirale d'escalade".
M. Steinmeier a indiqué que l'Otan évoquerait des déploiements supplémentaires au sommet de Varsovie en juillet. Il a insisté sur le fait qu'il "était bon" que le Conseil Otan-Russie se réunisse auparavant. "Nous avons besoin de la Russie pour affronter les principaux foyers de tension internationaux, tant en Syrie que dans nos efforts pour stabiliser la Libye".
Avec AFP