Le ministre allemand Wolfgang Schauble a prédit des "dommages considérables" pour l’Europe.
Un Brexit plongerait le Royaume-Uni dans la récession dès 2019 et pénaliserait principalement des pays comme la Belgique, l'Allemagne ou la France, selon une étude publiée jeudi, alors que le ministre allemand Wolfgang Schauble a prédit des "dommages considérables" pour l'Europe.
En cas de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, la Belgique, l'Irlande et les Pays-Bas seraient les trois pays les plus exposés, suivis dans l'ordre par l'Allemagne, la France et les Etats-Unis, prévient l'assureur-crédit Euler Hermes dans cette étude consacrée aux conséquences d'un "Brexit".
Les trois premiers subiraient "un impact particulièrement significatif (...) du fait de leurs exportations et de leurs investissements croisés avec le Royaume-Uni", avec une hausse de défaillances d'entreprises de 1,5% à 2,5%.
Pour sa part, l'Allemagne "serait aussi considérablement affectée, perdant au total 6,8 milliards de livres (8,9 milliards d'euros) d'exportations de marchandises, dont 2 milliards (2,6 mds euros) pour le secteur automobile", révèle l'étude.
Pour la France, les pertes atteindraient 3,2 milliards d'euros. Un Brexit "serait particulièrement préjudiciable aux exportations en chimie (-0,52 milliard), en machines et équipements (-0,48 milliard) et en agroalimentaire (-0,39 milliard)", a estimé Ana Boata, économiste Europe d'Euler Hermes, citée dans l'étude.
Schauble prédit "des dommages considérables"
S'exprimant devant des journalistes étrangers à Berlin, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schauble a prédit "des dommages considérables pour l'Allemagne et aussi pour l'Europe" en cas de Brexit, "mais les conséquences les plus graves seraient pour le Royaume-Uni".
Ludovic Subran, chef-économiste d'Euler Hermes, est convaincu que le pays "entrerait en récession dès 2019".
Un Brexit "provoquerait un recul considérable de son PIB et une forte dépréciation de la livre sterling, dégradant les chiffres d'affaires et les marges des entreprises britanniques", a-t-il prévenu.
En cas de sortie de l'Union européenne (UE), le PIB du Royaume Uni "reculerait de 4,3 points d'ici 2019 et 1.700 cas de défaillances d'entreprises supplémentaires seraient recensés", prévient l'assureur-crédit, qui estime à 30 milliards de livres (près de 39 milliards d'euros) les pertes à l'export pour le pays, "soit 8% du total de ses exportations".
"Il faudrait au moins 10 ans au Royaume-Uni pour combler ce vide", assure l'étude.
Si Londres parvient à négocier un accord de libre-échange avec Bruxelles après le Brexit, la croissance subirait un impact plus modéré mais qui atteindrait tout de même 2,8%.
"Même si un nouvel accord de libre-échange avec l'UE est signé, la hausse des coûts de financement, le désinvestissement et la chute des exportations contribueront à l'apparition d'un climat d'affaires tendu au Royaume-Uni", assure M. Subran.
Les Britanniques vont décider par référendum le 23 juin si leur pays restera ou non membre de l'UE.