Elle concerne cette fois-ci les attentats meurtriers qui ont frappé deux villes de la province côtière de Lattaquié, Jablé et Tartous
Dépêche d’agence sur les épouvantables attentats qui ont secoué la Syrie:
«Le régime syrien a été frappé en plein cœur hier par une série d’attentats revendiqués par le groupe djihadiste Etat islamique et qui ont fait 148 morts dans deux de ses fiefs de la région côtière.»
C’est si routinièrement ignoble, si ordinairement falsifié qu’on ne réagit même plus.
Le public n’est qu’une oie qu’on gave. Et pourtant :
Ce n’est pas le régime qui est frappé au cœur, mais des gens. Qui aurait osé écrire : «Le gouvernement Hollande frappé au Bataclan?»
Ce ne sont pas des fiefs d’un clan ou d’une tribu, mais des villes faisant partie intégrante de l’Etat syrien, seul sujet reconnu en droit international.
Quels fiefs, d’ailleurs? La mort de 148 Syriens ne mérite même pas la mention des villes visées.
Si la presse syrienne avait titré en novembre dernier «130 morts dans un fief du régime Hollande», nos médias-tartuffes auraient dénoncé cette presse comme un vil outil de propagande. En sens inverse, que des êtres humains soient traités comme de simples pions, comme de la volaille, ne les dérange pas.
Le but d’un tel traitement de l’information n’est que trop clair — même si les exécutants n’en ont peut-être pas conscience : placer toute une population au ban de l’espèce humaine pour pouvoir l’occuper et la démembrer sans état d’âme.
Ah! Si ces petits kapos qui se disent journalistes pouvaient se regarder une fois dans un miroir…
Par Slobodan Despot
Source: antipresse