Grâce à l’influence du Crif, le mouvement BDS est le plus harcelé en Europe
Francis Kalifat est devenu dimanche le nouveau président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), vitrine politique de la première communauté juive d'Europe, qui affiche comme "priorité de lutter contre l'antisémitisme, sous toutes ses formes" mais constitue le lobby pro israélien le plus influent d’Europe.
Selon l’AFP, ce natif d'Oran (Algérie), âgé de 63 ans, succède sans surprise à Roger Cukierman, 79 ans, pour un mandat de trois ans. Il se présentait seul aux suffrages de l'assemblée générale du Crif, qui représente 70 associations.
Toujours d’après l’agence française, avec sa nomination, c’est la première fois depuis un demi-siècle qu’un sépharade accède à la tête de l'instance de représentation politique du judaïsme français.
Kalifat est aussi un ancien militant du Betar, mouvement de jeunesse de la droite sioniste extrémiste, qui prône l'auto-défense et n'hésite pas à faire le coup de poing dans la rue en s’attaquant aux rassemblements pro palestiniens. Ses membres jouissent d’une grande impunité et échappent souvent à la justice française.
Dans une continuité assumée avec son prédécesseur, Francis Kalifat placera son mandat "sous le signe de la tolérance zéro face à tout ce qui concerne l'antisémitisme", notamment sur le web et les réseaux sociaux, a-t-il expliqué à l'AFP. Comme prévu, cette lutte comprend bien entendu "l'antisionisme".
A l’instar de tous les lobbies pro israéliens dans le monde, ce groupe de pression a pour tactique d’accuser d’antisémitisme toute action hostile au sionisme ou aux politiques israéliennes de poursuite de la colonisation et de refus d’établir un Etat palestinien.
Le nouveau responsable du CRIF a ainsi annoncé vouloir sans tarder "obtenir de façon claire l'interdiction en France du mouvement BDS" (boycott, désinvestissement et sanctions). Un mouvement d’action civile qui a pour but de pousser Israël à reconnaitre les droits du peuple palestinien et à établir leur Etat dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967.
S'étant inspiré de la lutte en Europe contre l’Apartheid en Afrique du sud, il fait l’objet d’une campagne farouche en France surtout, grâce à l‘influence du Crif.
Son nouveau président a aussi dénoncé ce qu'il considère être le "fondamentalisme musulman qui aujourd'hui veut déstabiliser complètement les démocraties". Il veut aussi "préserver l'indépendance politique du Crif et son refus de tout dialogue avec l'extrême gauche comme avec le Front national", le parti d'extrême droite.