Sunnites et chiites coordonnent ensemble les plans de libération de Falloujah.
Les forces irakiennes ont donné l'assaut ce lundi à Falloujah, bastion du groupe terroriste wahhabite Daech (EI), et situé à 50 km de Bagdad.
Conduites par le service d'élite du contre-terrorisme (CTS), l'unité de combat la mieux entraînée d'Irak, les forces du gouvernement sont entrés dans la ville de Falloujah par trois directions avant l'aube, ont indiqué des commandants de l'opération.
Selon eux, toute sorte de pièces militaires est déployée aux alentours de la ville pour venir en aide aux forces d’assaut et frapper les positions de Daech à l’artillerie et aux obus.
Ceci resserre l’étau sur le groupe terroriste, au moment où les commandants sécuritaires renouvellent les plans militaires nécessaires pour libérer Falloujah.
"Les forces irakiennes sont entrées dans Falloujah avec le soutien aérien de la coalition internationale et de l'armée de l'air irakienne ainsi que l'appui de l'artillerie et des chars", a indiqué le général Abdelwahab al-Saadi, commandant de l'opération.
"Les forces du service du contre-terrorisme (CTS), la police (de la province) d'Al-Anbar et l'armée irakienne, ont commencé à entrer dans Falloujah par trois directions vers 04H00 (01H00 GMT)", a-t-il précisé.
"Il y a une résistance de la part de Daech", a-t-il affirmé.
De son côté, le porte-parole du CTS Sabah al-Nomane a déclaré à l'AFP: "Nous avons donné tôt ce matin l'assaut à Falloujah".
Les forces d'élite du CTS ont dirigé les assauts sur plusieurs villes d'Irak reprises aux terroristes ces deux dernières années.
Un dirigeant de Daech tué
A l’ouest de Falloujah, le média militaire irakien a confirmé la mort du responsable de la préparation des voitures piégées dans la province, un certain Abou Hareth.
Dans un communiqué, dont le site Soumariya news a obtenu une copie, on affirme que « le service de lutte antiterroriste a tué Abou Hareth », ajoutant que lesdites forces poursuivent leur progression pour libérer les autres régions de la ville du groupe terroriste ».
Daech achève ses blessés
Selon une source médicale informée, les terroristes de Daech sont en train de liquider leurs collègues blessés, qui se font soigner à l’hôpital de Falloujah.
Citée par Soumariya news, cette source révèle que Daech injecte des perfusions toxiques contenant le chloride de potassium, une substance chimique provoquant un arrêt cardiaque rapide.
S’exprimant sous le couvert de l’anonymat, la même source indique que Daech a recours à cette mesure pour ne pas laisser ses miliciens aux mains des forces de sécurité.
Exploits de l’armée
Samedi, les forces rapides d’intervention, l’organisation Badr qui combat dans les rangs du Hached Chaabi, ont découvert des tunnels construits dans une cimenterie dans la ville de Falloujah.
Ces tunnels sont utilisés par les miliciens terroristes pour se déplacer mais aussi pour se cacher.
Contre-propagande sectaire
Au moment où des pays arabes mènent une campagne médiatique farouche contre le Hached Chaabi, accusant ses « miliciens chiites de vouloir se venger de la communauté sunnite à Falloujah », des photos ont circulé sur les pages de socialisation montrant le cheikh Hamid el-Hayess, président du conseil de sauvetage d’al-Anbar (sunnite), en train de coordonner les plans militaires pour la libération de Falloujah avec Hadi el-Amiri, commandant au Hached Chaabi, dans la chambre d’opérations de Falloujah.
Craintes pour les civils
Environ 50.000 civils sont coincés à Fallouja et manquent de nourriture, d'eau potable et de médicaments. Le millier de terroristes qu'il y aurait sur place sont soupçonnés de vouloir les utiliser comme bouclier humain.
Depuis le début de l'offensive pour reconquérir cette ville il y a une semaine, environ 3.000 personnes ont pu sortir des banlieues épuisées, effrayées et affamées", mais des milliers d'autres restent bloquées "sans aide ni protection", selon le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), qui craint de nouvelles vagues de déplacés avec l'intensification des combats.
A Amriyat al-Fallouja, une localité sous contrôle du gouvernement à une vingtaine de km au sud de Fallouja, les déplacés fuyant le bastion terroriste arrivent affamés et épuisés après des heures de marche dans la nuit.
Même si le chemin est semé de dangers en raison des combats, Ahmad Sabih, un père de famille de 40 ans qui a pu atteindre le camp tôt dimanche, a préféré tenter l'aventure: "j'ai décidé de tenter le tout pour le tout. Soit je sauvais mes enfants soit je mourrais avec eux".
Source: AlAlam, Soumariya, AFP