Le gouvernement, inflexible, assure que le référendum ne peut avoir lieu cette année.
Le gouvernement vénézuélien a accusé lundi l'opposition d'avoir inclus les noms de 10.000 morts parmi les signataires en faveur d'un référendum pour révoquer le président Nicolas Maduro, alors qu'un premier feu vert important des autorités électorales est attendu jeudi.
"J'affirme que nous avons détecté les signatures de 10.000 personnes décédées", a déclaré Jorge Rodriguez, coordinateur de la commission nommée par le gouvernement pour vérifier l'authenticité des signatures.
La veille, Rodriguez avait déjà estimé que 40% des signatures recueillies étaient "frauduleuses". Le Conseil national électoral (CNE) doit se prononcer jeudi sur les 1,8 million de signatures présentées le 2 mai par la coalition de la Table pour l'unité démocratique (MUD) en faveur d'un référendum révocatoire contre Nicolas Maduro: s'il les valide, 200.000 signataires seront appelés à confirmer leur choix en personne.
Mais ce ne sera que la première étape d'un long processus, au cours duquel la coalition de centre-droit devra rassembler 20% de l'électorat (près de quatre millions de voix) pour avoir le droit d'organiser le référendum.
L'opposition, majoritaire au Parlement, est engagée dans un contre-la-montre: si elle veut faire partir le président et entraîner de nouvelles élections, elle doit organiser un référendum d'ici le 10 janvier 2017. Sinon elle n'obtiendrait, au mieux, que son remplacement par le vice-président.
Le gouvernement, inflexible, assure que le référendum ne peut avoir lieu cette année. Et face au soutien apporté par l'Organisation des Etats américains (OEA) au référendum, il appelle à des manifestations "contre l'ingérence grossière et brutale" de cet organisme, mercredi à Caracas et samedi dans tout le pays.
L'opposition a de son côté prévenu qu'en cas de retard dans la procédure vers un référendum, elle appellerait de nouveau ses partisans à descendre dans la rue.