La bonne transmission du message chrétien passe selon François par la reconnaissance douloureuse du propre péché.
Le pape François a inauguré ce jeudi le Jubilé des prêtres, dans le cadre de "l'Année Sainte de la miséricorde", en les appelant à se reconnaître sincèrement "sales, impurs, mesquins, vaniteux" et en même temps "appelés et élus" par Dieu.
6.000 prêtres et séminaristes --représentant un total de quelque 415.000 et 118.000 dans le monde-- se sont réunis dans trois basiliques de Rome, où le pape a choisi de prêcher sur l'importance de manifester la consolation et la bienveillance de Dieu. Ces trois prêches, très longs et travaillés, marquent l'importance qu'il accorde au rôle des prêtres, alors qu'il s'est montré critique sur certaines attitudes hypocrites, rigides, corrompues et mondaines dans le clergé.
La bonne transmission du message chrétien passe selon François par la reconnaissance douloureuse du propre péché, qui permet au prêtre d'avoir une attitude miséricordieuse, a-t-il insisté lors de sa première méditation à Saint-Jean de Latran: "Qu'est ce que nous ressentons quand les gens nous baisent la main et que nous contemplons notre misère la plus intime", a-t-il lancé comme s'il pensait aux dignitaires laïcs et religieux qui lui baisent chaque jour la main au Vatican.
"Nous devons, a-t-il ajouté, nous situer dans l'espace où coexistent notre misère la plus honteuse et notre dignité la plus haute. Sales, impurs, mesquins, vaniteux, égoïstes, et, en même temps (....) appelés et élus, aimés et entourés de soins. Seule la miséricorde rend supportable cette position. Sans cela, ou bien nous nous croyons justes comme les pharisiens, ou bien nous nous éloignons comme ceux qui se sentent indignes. Dans les deux cas notre coeur s'endurcit".
Si "la flamme" de la miséricorde ne prend pas, "c'est que l'un des pôles ne permet pas le contact: ou bien la honte excessive ne dénude pas les câbles (...) ou la dignité excessive couvre les choses avec des gants", a-t-il lancé avec son sens des formules.
Le pape a évoqué la souffrance morale que doit soulager la miséricorde: "Pour une personne en proie à des douleurs atroces", la miséricorde, a-t-il encore dit, ne requiert pas de "l'aspirine" mais parfois "de la morphine".