Les femmes et les filles sont touchées de manière disproportionnée par le manque d’accès à l’eau, la charge de la collecte d’eau n’étant pas équitablement répartie entre hommes et femmes, et entre garçons et filles.
Le profond enracinement des rôles liés au genre en Afrique fait que les femmes et les filles assument souvent la plus grande partie des difficultés associées à la collecte d'eau potable.
Plus de 17 millions de femmes et de filles en Afrique sont contraintes de collecter et de porter de l'eau pour leurs familles, en parcourant des dizaines de kilomètres à pied et dépensant à cette pénible tâche plusieurs heures par jour, constatent des scientifiques.
"Nous n'avons pas encore établi au juste pourquoi cette corvée incombait essentiellement aux femmes. De toute évidence, dans bien des pays africains, la collecte d'eau est considérée comme une occupation ingrate qu'on laisse plutôt aux femmes et aux enfants", a notamment supposé Jay Graham, de l'Université George Washington (Etats-Unis), dans les pages de la revue PLoS One.
M.Graham et ses collègues ont étudié les données de différentes ONG caritatives et missions humanitaires qui avaient récemment visité les pays situés au sud du Sahara avant de découvrir un point extrêmement alarmant.
Les femmes et les filles sont touchées de manière disproportionnée par le manque d'accès à l'eau, la charge de la collecte d'eau n'étant pas équitablement répartie entre hommes et femmes, et entre garçons et filles. Les femmes et les filles assument la plus grande part des tâches liées à ce fardeau, ce qui compromet la réalisation des droits fondamentaux de la femme dans ces pays.
Lorsque l'approvisionnement en eau n'est pas facilement accessible, il doit être assuré à partir de sa source, et les femmes et les filles continuent d'en assumer la responsabilité principale. En Afrique sub-saharienne, 71% de la collecte d'eau incombe aux femmes et aux filles.
Les savants insistent à ce qu'une eau salubre et potable soit disponible, accessible et abordable pour toutes les familles en Afrique et appellent à lancer des réformes en vue d'assurer un accès à l'eau.
En tant que collectrices de l'eau, ces femmes courent le risque de développer de l’arthrite ainsi que d'autres maladies. Jay Graham et son équipe exhortent les autorités africaines, les Nations unies et d'autres organisations internationales à en finir avec ce calvaire des femmes, en approvisionnant tous les Africains en eau potable.