22-11-2024 11:56 AM Jerusalem Timing

Fermeture de l’ambassade israélienne en Jordanie

Fermeture de l’ambassade israélienne en Jordanie

Le régime en Jordanie n’est pas loin de la chute, selon les Israéliens. Manifestation devant l’ambassade US à Amman.

Le personnel de l'ambassade israélienne en Jordanie a été évacué mercredi soir. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman ont demandé au personnel diplomatique travaillant à l'ambassade israélienne à Amman de quitter la Jordanie.

Cette mesure intervient à la veille d'une manifestation anti-israélienne prévue dans la capitale jordanienne qui risque, selon des sources cités par le quotidien Haaretz, de prendre « une tournure violente comme cela a été le cas au Caire, la semaine dernière ».

L'appel à manifester devant l'ambassade israélienne à Amman a été lancé sur Facebook, toujours selon le journal israélien, et plus de 3000 personnes ont annoncé leur intention d'y participer.

Manifestation devant l'ambassade américaines à Amman

Le Haaretz a rapporté que quelque 70 personnes ont manifesté mercredi devant l'ambassade des Etats-Unis à Amman et incendié des drapeaux américain et israélien.


Cette manifestation intervient après la publication par Wikileaks des documents révélant la présence d’un plan américain visant à faire de la Jordanie un pays alternatif pour les Palestiniens. Conformément à ce plan, les Palestiniens seront intégrés dans la vie politique en Jordanie à condition qu’ils renoncent au droit de retour à leur terre d’origine.

Dans une tentative de calmer la rue, le roi Abdallah II, s’est adressé au Jordaniens: « je veux vous rassurer tous, la Jordanie ne sera pas un pays alternatif pour personne ».


Le régime en Jordanie n’est pas loin de la chute

Citant de hauts dirigeants israéliens, le quotidien israélien Yediot Ahranot a révélé mercredi, qu’au moment où les Etats-Unis accentuent leurs pressions sur les Palestiniens pour les dissuader de présenter un projet d'adhésion de leur état à l’ONU, les dirigeants à Tel Aviv  s’inquiètent du danger qui pourraient surgir du front Est, c’est à dire de la Jordanie.
Selon le Ynet, « le régime en Jordanie est devenue faible, et même risque de tomber ».

Les hauts dirigeants israéliens, cités par le Ynet et requérant l’anonymat, n’ont pas écarté la possibilité de l’implosion de la situation en Jordanie à l’instar des autres pays de la région.


Dans ce contexte, une étude réalisée par le centre israélien Begin-Sadate a douté de la possibilité du roi Abdallah II de Jordanie de pouvoir satisfaire-à l’instar du Maroc et de l’Arabie saoudite- les jeunes qui réclament des réformes.

L’auteur de cette étude, le professeur Eyal Zisser, évoque un scénario très dangereux le long des frontières Est de l’entité sioniste si la situation dans le royaume hachémite explose.

Selon lui, il faut prendre au sérieux les développements de la situation à l’Est de l’entité sioniste (Jordanie).

Le professeur Zisser poursuit : « il y a plusieurs raisons susceptibles d’inciter les protestataires en Jordanie à se révolter, dont entre autre la détérioration économique, le clivage entre la capitale qui abrite le centre d’Etat et les périphéries, la corruption des hauts dirigeants, le désir de changement des jeunes jordaniens (monarchie constitutionnelle).

Le professeur ajoute que les jeunes jordaniens ne peuvent plus accepter le régime actuel ; sachant que le roi jouit de prérogatives illimitées, alors que leurs voisins égyptiens ont réussi à vaincre le régime de Moubarak.

Selon lui, l’impasse dans lequel certains révolutionnaires arabes sont tombés a poussé un nombre de jordaniens à faire marche arrière de crainte que le royaume ne tombe dans l’inconnu.

Mais, il a noté qu’ au début de l’année le nombre de manifestants était très minime en comparaison avec les manifestations qui ont eu lieu, de par le royaume, durant le mois de juillet. « Ces dernières manifestations montrent la capacité des Jordaniens à faire mobiliser la rue. La poursuite de telles manifestations n’épargneront pas la famille royale », conclut le professeur Zesser.