Addameer a documenté une augmentation de 70% dans la détention des femmes et des filles palestiniennes entre 2013 et 2015.
Les autorités de l’occupation israélienne ont libéré la députée palestinienne Khalida Jarrar ce vendredi, après qu’elle a été détenue pendant 14 mois dans une prison israélienne.
L’occupant a libéré Jarrar au barrage militaire de Jbara dans le district de Tulkarem en Cisjordanie sous occupation.
Lors d’une conférence de presse tenue en face de sa maison à Ramallah vendredi soir, Jarrar a attiré l’attention sur les conditions difficiles qu’elle a vécues en détention. Conditions que continuent d’endurer les prisonnières palestiniennes toujours détenues.
Elle a insisté sur les cellules de prison sales dans laquelle les femmes palestiniennes sont enfermées, et de la diminution du nombre d’autorisations pour les visites des familles. Jarrar a déclaré que la principale volonté des femmes détenues est de « transformer les mots en actions » sur ces questions.
Une réception devrait être organisée le samedi et le dimanche pour Jarrar devant le bâtiment du Conseil législatif palestinien (PLC), selon la famille de la députée.
Khalida Jarrar, membre du comité exécutif de l’OLP et membre dirigeante du Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP), a été kidnappée le 2 avril 2015 à son domicile à Ramallah et initialement condamnée à six mois de détention administrative - un internement sans procès ni charge.
Cependant, la pression internationale a plus tard contraint les autorités israéliennes à faire connaître des accusations contre elle, dont 12 qui ont porté sur son activité politique.
Jarrar a été accusée d’infractions à la sécurité liées à son appartenance et à ses activités avec le FPLP - un parti politique palestinien qu’Israël traite comme une organisation « terroriste » [une organisation de la résistance palestinienne] ainsi que la majorité des autres factions politiques palestiniennes. Elle avait été aussi accusée d’incitation à la violence.
Un juge a ordonné que Jarrar soit libérée sous caution en mai [2015] affirmant qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves qu’elle était une menace pour la sécurité [de l’occupant]. Cependant, un autre juge a infirmé la décision une semaine plus tard, lui ordonnant de rester en prison jusqu’à son procès.
En décembre de la même année, un tribunal militaire israélien a condamné Jarrar à 15 mois de prison et une amende de 10.000 shekels (2600 dollars), avec un sursis supplémentaire de 12 mois dans un délai de cinq ans.
Lors du procès, Jarrar avait accusé le procureur militaire israélien de faire son maximum pour la garder en prison aussi longtemps que possible, ajoutant qu’elle « n’attendait rien des tribunaux militaires. Ils sont une blague, c’est comme un grand théâtre, je ne leur fais pas confiance et ma détention a été politique depuis le début. »
Jarrar a également dit qu’elle refusait de reconnaître la légitimité du tribunal, affirmant que tous les accusations contre elle étaient « ridicules » et liées à des activités tout à fait légales, y compris le travail social et politique en tant que membre du Parlement.
Khalida Jarrar dirige également le comité des prisonniers du PLC [parlement palestinien] et agit en tant que représentante palestiniene au sein du Conseil de l’Europe, une organisation internationale de promotion des droits et de la démocratie à travers le monde.
Son arrestation a été condamnée par la communauté internationale, et les groupes palestiniens et israéliens de défense des droits de l’homme avaient exigé sa libération.
La membre du Comité exécutif de l’OLP, Hanan Ashrawi, avait déclaré qu’il n’y avait aucune base légale pour condamner Jarrar, ajoutant que « les actions du tribunal militaire israélien sont politiquement motivées et font partie d’une attaque délibérée contre les responsables politiques palestiniens. Cela constitue également une violation flagrante de l’immunité parlementaire de Khalida. »
Ashrawi avait exhorté Israël à respecter le droit international et l’immunité des élus, ajoutant qu ’ « il est grand temps que la déshumanisation et la captivité du peuple palestinien prenne fin. »
Après la libération de Jarrar, six membres titulaires du parlement palestinien restent dans les prisons israéliennes, dont le responsable du Fatah Marwan Barghouti et le Secrétaire général du PFLP Ahmad Saadat. Selon le groupe Addameer de défense des droits des prisonniers, il y a 70 prisonnières palestiniennes en détention dans les prisons israéliennes.
Addameer a documenté une augmentation de 70% dans la détention des femmes et des filles palestiniennes entre 2013 et 2015. Plus de 10 000 femmes palestiniennes ont été arrêtées par les forces israéliennes depuis 1967.
Source: Info-Palestine