Rappelons que le chef du PSP avait énoncé une série de positions dont ne pas lier la question des armes à l’implantation des Palestiniens car cela maintien indéfiniment le Liban en suspens dans le cadre des conflits régionaux.
Suite aux remarques du chef du PSP, Walid Joumblatt au sujet des armes du Hezbollah et des déclarations du patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, le ministre des Affaires sociales du PSP, le député Wael Abou Faour, a assuré lors de sa visite à la commune alAbda -alAkkari qu'il «n’y a aucun désaccord politique avec le Hezbollah, et que nous avons été informé que ce qui a été diffusé par la chaîne satellitaire d’alManar n’est que de la pure interprétation médiatique , exempt de toute connotation politique».
Et de poursuivre : « Et donc nul besoin d'exagérer les choses, le député Walid Joumblatt n'a pas blasphémé quand il a rappelé des décisions du dialogue national, et il n'y a pas besoin de faire tout ce bruit à ce sujet » !
Pour sa part, l’attaché-presse du PSP, Rami Rayes s’est interrogé au quotidien libanais asSafir : « Est-ce que la demande d’une délimitation des frontières des fermes de Chebaa est celle d’une confession ou d’un parti, ou au contraire elle est un des points les plus importants qui ont été convenus à l'unanimité au cours de la réunion du dialogue national en 2006? Est-il concevable qu’une partie libanaise s’oppose à la libération du reste des territoires libanais par tous les moyens légitimes possibles : militaire, politique ou diplomatique? »
Et d’ajouter: «Avez-vous entendu dans la position du député Walid Joumblatt un appel à la clôture du débat autour de la stratégie de défense nationale? Et si par hypothèse un tel débat était clos, est-ce que cela menace la capacité du Liban à se défendre face à Israël? Sachant que cela n'élimine pas le principe de base auquel croit le Parti Socialiste Progressiste, à savoir l'intégration progressive ( ndrl : de la Résistance islamique) dans des conditions appropriées que seul le Hezbollah peut définir car il est le mieux placé pour cela ».
Au sujet de l’implantation des Palestiniens, Rami Raïs a souligné : « que les Libanais sont tous unanimes et d’accord sur le refus de l’implantation des Palestiniens et le droit de retour, voire même le Hezbolah a refusé de lier le droit de retour des Palestiniens à celle de son armement. Et donc, il convient relire les positions de Joumblatt tranquillement et attentivement au lieu de lancer des positions à droite et à gauche ».
A noter que le chef du PSP, Walid Joumblatt, s’est rendu à Paris, Mardi.
Selon des sources du PSP, citées par Now Lebanon, les récentes positions de M. Joumblatt « se justifient par ses craintes pour la stabilité libanaise ». C’est ce qui explique, selon ces sources, son insistance sur « des constantes déterminées, sans tenir compte de la tension que certains entretiennent à travers leurs positions, alors que le pays a besoin de calme, compte tenu des développements dans les pays qui l’entourent », a rapporté le quotidien libanais francophone l’Orient-le-Jour.
Citant M. Joumblatt, on indique de mêmes sources qu’« il est primordial de tenir le Liban, au double plan politique et de sécurité, à l’abri des bouleversements en Syrie notamment, d’autant qu’il est à craindre que ce pays ne s’engage dans une spirale interminable de violence, en raison du statu quo politique entre le régime et l’opposition ».
« Face à la poursuite de l’oppression pratiquée par le régime, les manifestants risquent d’avoir recours à de nouvelles options qui peuvent accentuer la dégradation en Syrie et avoir des répercussions inquiétantes sur le Liban, selon ces sources » poursuit le quotidien libanais.
Rappelons que le chef du PSP avait énoncé une série de positions au quotidien al-Anba qui avaient suscité la polémique parmi la classe politique libanaise.
Parmi ses idées, celle de l’armement du Hezbollah où Joumblatt a affirmé que « Lier la question des armes (du Hezbollah) à l’implantation des Palestiniens conduirait à maintenir indéfiniment le Liban en suspens dans le cadre des conflits régionaux ».
Et d’ajouter: « Il est apparu que la demande formulée par l’Autorité palestinienne en vue de la reconnaissance de l’État palestinien est plus efficacement inquiétante pour Israël et l’Amérique que les armes».
Soulignant la nécessité de mettre en œuvre les résolutions du dialogue national de 2006, « dont les trois principaux thèmes étaient le tribunal international, le tracé de la frontière entre le Liban et la Syrie et le retrait des armes palestiniennes hors des camps », il a affirmé « refuser de lier le sort et l’avenir du Liban à la libération des fermes de Chebaa et à tous les conflits de la région ».
De plus, tout en faisant valoir « l’importance défensive que représente l’arsenal de la résistance », il a estimé « nécessaire d’établir une stratégie défensive par le biais de laquelle on procéderait à l’intégration progressive des armes dans le cadre de l’État libanais ».
S’agissant encore de la question de l’implantation des Palestiniens et des craintes qu’elle suscite dans certains milieux libanais, M. Joumblatt minimise son impact, notant que depuis 1948 l’ensemble des terrains acquis par des Palestiniens au Liban ne dépassent pas les 3 %.
Mais il va plus loin en s’adressant directement au patriarche maronite : « Si certains ont peur pour la présence chrétienne au Liban, le meilleur moyen est de faire en sorte que le patriarche Raï, qui en est le garant, crée un comité formé de chrétiens nantis pour empêcher que des terrains soient vendus (à des non-chrétiens), ou alors d’utiliser les propriétés de l’Église au bénéfice des chrétiens pauvres afin de les dissuader d’émigrer à la recherche d’un emploi pour vivre », a-t-il lancé.