L’opposition de centre-droite est engagée dans un contre-la-montre, car si cette consultation a lieu d’ici le 10 janvier 2017, elle peut provoquer de nouvelles élections.
L'opposition vénézuélienne a obtenu mardi le feu vert des autorités électorales à l'organisation d'un référendum visant à révoquer le président socialiste Nicolas Maduro.
Le président Nicolas Maduro a rejeté comme "invalide" toute forme révocatoire de référendum et écarté l'idée qu'il soit une base de dialogue avec l'opposition.
"L'option d'un référendum susceptible d'être révocatoire n'a jamais été et ne sera jamais une base de dialogue" avec l'opposition, a déclaré le président vénézuélien dans la nuit de mardi à mercredi au cours de son intervention hebdomadaire à la télévision gouvernementale.
« Plus de 30% de cette liste (de signatures) est illégale et douteuse", et l'appel à un référendum révocatoire est "invalide", a affirmé Nicolas Maduro.
"Nous avons les signatures, nous en avons six fois plus que nécessaire pour déclencher le référendum révocatoire", a répliqué le porte-parole de la MUD, Jesus Torrealba.
Contre-la-montre
Les signataires ou une partie d'entre eux devront confirmer leur choix, en personne et avec leur empreinte digitale, selon une procédure établie par le CNE, a expliqué Torrealba. Il faudra ensuite réunir quatre millions de signatures en trois jours pour avoir le droit d'organiser le référendum.
L'opposition de centre-droite est engagée dans un contre-la-montre, car si cette consultation a lieu d'ici le 10 janvier 2017, elle peut provoquer de nouvelles élections. Sinon, Maduro serait simplement remplacé par son vice-président.
Ce premier feu vert est survenu après une nouvelle journée de protestation de l'opposition, et la dispersion par la police d'une manifestation à Caracas se dirigeant vers les bureaux du CNE pour exiger le référendum.
Protégés par des boucliers, des gilets anti-émeutes et des casques, les agents de la police ont lancé des grenades lacrymogènes pour disperser des manifestants qui bloquaient une autoroute dans l'est de Caracas, a constaté un journaliste de l'AFP.
Quelque 200 manifestants, menés par l'ancien candidat à l'élection présidentielle Henrique Capriles, s'étaient retrouvés là après qu'un grand barrage policier eut bloqué la manifestation d'un millier de manifestants qui tentaient eux aussi de parvenir au siège du Conseil national électoral (CNE).