Un forum médiatique intitulé "Nouvelle ère du journalisme: adieu aux grands médias internationaux" a démarré à Moscou le lundi 6 juin
Deux journalistes vénézuélien et syrien ont révélé les manipulations auxquelles se sont adonnés des médias occidentaux dans deux crises du Moyen-Orient : celle de la Libye pour renverser leader libyen Mouammar al-Kadhafi et celle de la Syrie pour renverser le président Bachar al-Assad.
Au nom de la mission humanitaire
Reporter de la chaîne Telesur, le vénézuélien Rolando Segura se trouvait en Libye lors des événements de 2011.
«J’étais correspondant dans ce pays et j’ai tout vu de mes propres yeux. Les journaux et les chaînes répétaient à longueur de temps qu’une +intervention humanitaire+ était indispensable dans ce pays pour protéger les civils contre le dictateur sanglant », a-t-il déclaré pour l’agence russe Sputnik, en marge d’un forum organisé dans la capitale russe, intitulé « Nouvelle ère du journalisme: adieu aux grands médias internationaux ».
Et voilà que cette « mission humanitaire » s’est traduite par des bombardements qui ont fait entre 30 000 et 100 000 victimes, poursuit-il.
« Ces mêmes médias qui accusaient sans répit Kadhafi de tous les maux, n’ont pas prononcé un seul mot sur les bombardements occidentaux sur des hôpitaux, écoles, immeubles résidentiels, installations d’approvisionnement en eau et en électricité », a pointé M. Segura.
Et d’ajouter que les médias libyens officiels avaient été abolis, si bien que la population de ce pays ne pouvait plus être informée sur ce qui se passe dans le pays. « Ainsi, ils ont pris le contrôle même sur l’espace médiatique de ce pays », a-t-il rappelé.
Une campagne planifiée à l'avance
Un scénario similaire avait été planifiee pour la Syrie, estime le directeur de l’agence officielle syrienne Sana.
"Tout à coup (quand la guerre a embrasé la Syrie, ndlr), de nombreux journalistes en provenance d'autres pays sont venus en Syrie et ont commencé à diffuser des informations sur des événements qui n'avaient jamais eu lieu", a-t-il dit.
"Certaines chaînes comme Al-Jazeera et Al-Arabiya ont immédiatement commencé à inventer des problèmes et la plupart des rapports n'étaient pas précis", a ajouté M. Dawa, affirmant qu’il s'agissait d'une campagne planifiée à l'avance. C'était une guerre d'information contre le peuple syrien", a mis en exergue M. Dawa.
En raison de sa couverture biaisée de la crise syrienne en 2011, la chaine qatarie al-Jazeera a connu un mouvement de défection d’un nombre important de ses grands journalistes. Ils l’ont accusé d’occulter certains faits primordiaux. Dont entre autre que l’opposition syrienne était armée et a mené initialement des attaques contre les militaires et les gendarmes syriens.
Guerre médiatique occidentale
« Une rhétorique similaire résonne aujourd’hui et vise des pays comme la Russie et le Venezuela. Les médias américains peignent quotidiennement en noir la situation dans mon pays, appelant à une intervention extérieure et ce +pour le bien du peuple vénézuélien+ », a lancé Rolando Segura.
Selon ce dernier, les médias qui diffusent un point de vue alternatif sur les événements internationaux doivent s’unir pour faire front uni face à « la guerre médiatique occidentale ».
« C’est avec tout le sérieux possible qu’il faut prendre les déclarations des leaders occidentaux appelant à torpiller le travail des médias comme RT, Sputnik ou Telesur. Nous devons nous entraider pour leur compliquer la tâche qui n’est autre qu’une attaque à la liberté d’expression », a conclu l’expert.
Le forum « Nouvelle ère du journalisme: adieu aux grands médias internationaux » a démarré à Moscou le lundi 6 juin. Des experts des médias de 30 pays, dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, l’Inde, la Chine, l’Egypte, l’Arménie, l’Azerbaïdjan et les Emirats arabes unis, participent au forum qui se tient dans l’agence Rossiya Segodnya.
L’événement a été inauguré par une session intitulée « Le journaliste à l’époque de l’après mainstream » où des experts russes et étrangers se sont réunis pour discuter des tendances actuelles dans les médias et des traits caractéristiques de cette époque pour tenter de pénétrer la dynamique de son développement.
Sources : Sputnik ; al-Manar