Les autorités kurdes accusent le PKK.
Dans la matinée du 8 juin, une voiture piégée a explosé devant le quartier général de la sûreté à Midyat dans la province de Mardin, située dans le sud-est de la Turquie.
Selon l’AFP, citant le Premier ministre turc, 3 personnes ont été tués, un policier et deux civils, et 30 autres ont été blessés.
Selon l’agence russe Sputnik, le quartier où l’explosion a eu lieu est peuplé majoritairement de Kurdes et situé près de la frontière turco-syrienne.
L’explosion a gravement endommagé plusieurs immeubles. Un panache de fumée noire s’élève au-dessus de la ville.
A l’heure actuelle, personne n’a encore revendiqué la responsabilité de cet attentat.
Selon l'AFP, La puissante déflagration a éventré la façade du bâtiment de plusieurs étages de la police, selon les images diffusées par les chaînes d'information turques, et endommagé des immeubles voisins. Une épaisse fumée noire s'élevait du site de l'explosion, selon les images des télévisions.
"L'auteur de cette attaque est l'organisation meurtrière PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan)", a déclaré M. Yildirim, qui répondait aux journalistes à Istanbul, où il a ensuite assisté avec plusieurs ministres à une prière en hommage à des policiers tués la veille dans la plus grande ville turque.
Après la prière, la foule rassemblée à la mosquée Fatih, située non loin du lieu de l'attaque à Istanbul, a scandé : "Les martyrs sont immortels, la patrie est indivisible !".
Mardi, l'explosion d'une voiture piégée au passage d'un car de la police avait fait 11 morts, dont 6 policiers, dans le quartier de Beyazit, près de la station de métro Vezneciler, secteur très fréquenté d'Istanbul.
Ligne dure
L'attentat, qui s'est produit à une heure de pointe au deuxième jour du mois de jeûne du Ramadan dans ce secteur très fréquenté, a également fait 36 blessés. Cette attaque meurtrière n'a pas été revendiquée, mais, là aussi, le président Recep Tayyip Erdogan a pointé du doigt le PKK.
Le PKK a repris la lutte armée contre le pouvoir central turc l'été dernier, après l'échec de deux ans de discussions de paix avec Ankara. Le conflit kurde a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.
En plus des combats dans les villes et des embuscades en zone rurale, le PKK et des groupes affiliés ont multiplié les attaques à la voiture piégée contre les forces de sécurité.
A Midyat, selon CNN-Türk, un véhicule bourré d'explosifs a tenté de forcer un barrage de sécurité devant le poste de police avant que des policiers en faction tirent sur le chauffeur qui aurait à ce moment-là actionné la charge.
Les nombreux blessés ont été transportés dans les hôpitaux de la zone. Midyat est située à une cinquantaine de km de la frontière syrienne.
"Heureusement, les mesures de sécurité ont permis d'éviter un bilan encore plus lourd", a déclaré le Premier ministre turc, évoquant "une très grosse charge d'explosifs".
"Le terrorisme n'intimidera ni l'Etat, ni le peuple", a ajouté, l'air grave, M. Yildirim, qui a épousé la ligne dure du président Erdogan depuis son arrivée à la tête du gouvernement le mois dernier.
Mardi soir, le chef de l'Etat turc a promulgué une réforme constitutionnelle controversée supprimant l'immunité pour les parlementaires, exposant des dizaines de députés prokurdes à des poursuites judiciaires, notamment pour "propagande terroriste".
La très grande majorité des quotidiens turcs consacraient mercredi leur une à l'attentat d'Istanbul, oscillant entre douleur et esprit de vengeance :
"Nouvelle embuscade perfide", déplorait Hürriyet; "Nous leur ferons payer", jurait Sabah.
Sources: AFP, Sputnik