La Turquie prépare au moins trois actions en justice contre onze députés du Bundestag (parlement allemand) d’origine turque
Ankara est en train de préparer une série de mesures décisives contre Berlin, coupable à ses yeux d’avoir adopté la résolution sur le génocide arménien dans l'Empire ottoman.
La chambre basse du parlement allemand a voté le 2 juin à une majorité écrasante un document reconnaissant le génocide des Arméniens dans l'Empire ottoman en 1915.
Cette démarche a été vivement critiquée par le gouvernement turc.
"Les autorités compétentes et principalement le ministère (turc, ndlr) des Affaires étrangères préparent un plan d'actions", a martelé mercredi le porte-parole du président turc Ibrahim Kalin cité par le magazine allemand Bild.
Les détails du "plan X" seront dévoilés après examen du document par le président turc Recep Tayyip Erdogan et le premier ministre du pays Binali Yildirim.
La Turquie prépare au moins trois actions en justice contre onze députés du Bundestag (parlement allemand) d'origine turque. Deux actions en justice sont initiées par des syndicats de la police turque tandis que la troisième est rédigée par l'Association des juristes turcs.
Les députés allemands sont notamment accusés d'avoir discrédité publiquement la nation turque, la République de Turquie, la Grande Assemblée nationale de Turquie, le gouvernement de la République de Turquie ainsi que les organes juridiques de l'Etat, précise le magazine allemand.
Jeudi 2 juin, les députés allemands ont adopté une résolution reconnaissant le génocide arménien. Le texte intitulé "Souvenir et commémoration du génocide des Arméniens et d'autres minorités chrétiennes il y a 101 ans" a été adopté à la quasi-unanimité des présents (une voix contre et une abstention).
Erevan estime qu'un million et demi d'Arméniens ont été exterminés de manière systématique à la fin de l'Empire ottoman. Nombre d'historiens et plus de vingt pays, dont la France, l'Italie et la Russie, ont reconnu qu'il y avait bien eu un génocide.
La Turquie affirme pour sa part qu'il ne s'agissait que d'une guerre civile, doublée d'une famine, dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs avaient trouvé la mort.