Le secteur estime à quelque 20 milliards de barils équivalent pétrole la quantité d’hydrocarbures encore enfouies sous les fonds britanniques de la mer du Nord.
L'industrie pétrolière et gazière du Royaume-Uni aura perdu quelque 120.000 emplois directs et indirects entre 2014 et la fin 2016 du fait de la chute des prix de l'or noir, a déploré vendredi la fédération professionnelle du secteur.
L'exploitation des gisements en mer du Nord représentait quelque 450.000
emplois en 2014, année où le nombre d'employés a atteint son pic, a expliqué
Oil & Gas UK dans un communiqué. Cela recouvrait les emplois directement
concernés par l'extraction pétrolière et gazière, mais aussi les emplois
indirects générés pour les fournisseurs jusqu'à ceux de services de
restauration et d'hôtellerie entourant l'activité.
Mais les cours de l'or noir ont plongé depuis, passant de plus de 100
dollars le baril à quelque 50 dollars actuellement. Le baril de Brent de la mer
du Nord, qui sert de référence européenne pour le brut, a même atteint un
plancher de 27,10 dollars le 20 janvier, avant de remonter quelque peu.
D'après Oil and Gas UK, quelque 84.000 emplois ont disparu en 2015 et
environ 40.000 autres devraient avoir été supprimés en 2016, les compagnies
s'efforçant de comprimer leurs coûts pour rester rentables dans cette nouvelle
conjoncture tarifaire - un défi particulièrement ardu en mer du Nord où les
gisements, matures, sont particulièrement onéreux à exploiter.
La directrice générale de la fédération, Deirdre Michie, a d'ailleurs
souligné que le prix moyen de production d'un baril de pétrole en mer du Nord
était passé de 30 dollars en 2015 à 17 dollars cette année.
"Nous ne pouvons sous-estimer l'impact que la chute des cours mondiaux
entraîne sur l'économie britannique, ni les conséquences pour les personnes qui
ont perdu leurs emplois ainsi que pour leurs familles", a-t-elle expliqué.
"Nous faisons le maximum pour les soutenir, travaillons avec les autorités
britanniques et écossaises pour proposer des emplois alternatifs, et coopérons
aussi avec les syndicats en ces temps difficiles", a ajouté la directrice.
Le secteur ne comptera plus que 330.000 emplois directs et indirects à la
fin 2016 et Mme Michie a souligné que pour les préserver, le secteur devait
pouvoir susciter de nouveaux investissements, tant dans l'exploration de
nouveaux gisements que dans le développement des sites existants.
Le secteur estime à quelque 20 milliards de barils équivalent pétrole la quantité
d'hydrocarbures encore enfouies sous les fonds britanniques de la mer du Nord.