Le gouverneur de la Banque du Liban a annoncé la clôture de 100 comptes bancaires liés au Hezbollah dans le cadre de l’application des sanctions prévues par le "Hezbollah International Financing Prevention Act of 2015".
Le gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, a annoncé la clôture de 100 comptes bancaires liés au Hezbollah dans le cadre de l'application des sanctions prévues par le "Hezbollah International Financing Prevention Act of 2015" (HIFPA 2015), voté en décembre par le Congrès américain.
La réaction du Hezbollah ne s'est pas fait attendre, cheikh Ali Daamouch, membre au Conseil exécutif du Hezbollah et responsable des relations extérieures a déclaré que " cette mesure est suspecte, elle nuit au Liban et à sa souveraineté, mais elle ne pourra affecter la résistance ni ses institutions, voire elle ne bénéficiera pas à ses auteurs".
Pour sa part, le bloc parlementaire du Hezbollah a dénoncé cette annonce faite par le gouverneur de la Banque du Liban (BDL), en affirmant dans un communiqué à l'issue de sa réunion hebdomadaire que " les nouvelles tentatives américaines visant à éliminer la Résistance à travers le secteur bancaire seront vouées à l'échec".
Et d'ajouter : "Le gouvernement (libanais) et la Banque centrale sont directement responsables de la sauvegarde de la souveraineté libanaise et de la stabilité monétaire et financière du pays"..
Pour lui, "les dernières déclarations du gouverneur de la Banque centrale sont ambiguës et suspectes et montrent que la politique monétaire échappe aux impératifs de la souveraineté nationale". "C'est pour cela que nous rejetons intégralement ces déclarations", a souligné le bloc.
Dans une interview mercredi soir à la chaîne américaine CNBC, M. Salamé a assuré que "la priorité est de maintenir le Liban sur la carte financière mondiale". "Pour cela, nous avons pris la décision d'appliquer la loi américaine et mis en place l'infrastructure nécessaire à cette fin, a-t-il ajouté. Mais dans le même temps, nous devons garantir aux chiites leur droit de continuer à avoir recours aux banques".
Et de poursuivre : "Plus notre réputation est bonne, plus nous obtenons de l'argent. Nous ne voulons pas d'argent illégal dans notre système comme nous refusons qu'un nombre restreint de Libanais nuise à l'image du Liban ou à celle des marchés financiers dans le pays".
Comme annoncé il y a près de deux semaines par le gouverneur de la BDL, la Commission d'enquête spéciale (CSI) a émis une décision (n° 20) détaillant la procédure de clôture de comptes bancaires dans le cadre de l'application des sanctions prévues par le HIFPA 2015.