Les autorités bahreïnies sont vivement critiquées par des ONG à propos de la situation des droits de l’Homme.
L'opposant et militant bahreïni des droits de l'Homme, Nabil Rajab, a de nouveau été arrêté lundi par les forces de sécurité, près d'un an après sa libération, a indiqué sa famille sur Twitter.
M. Rajab a été appréhendé à l'aube par les forces de sécurité qui ont fait une descente à son domicile à Bani Jamra, village près de Manama, a ajouté la famille sans préciser les raisons de cette interpellation.
"Notre maison a été fouillée et mon mari Nabil Rajab a été arrêté", écrit Sumaya Rajab, l'épouse du militant, dans un tweet.
M. Rajab, 51 ans, avait été libéré en juillet 2015 après avoir bénéficié d'une grâce royale pour "raisons de santé".
Il purgeait alors une peine de six mois de prison à la suite de plaintes des ministères de l'Intérieur et de la Défense qui l'accusaient d'avoir "mis en doute la compétence de leurs employés".
Arrêté le 2 avril 2015 pour une autre affaire, il était accusé d'avoir publié sur les réseaux sociaux "de fausses nouvelles" sur la participation de Bahreïn à la coalition arabe qui mène une guerre contre le Yémen, la qualifiant d'"agression", ainsi que d'"atteinte à une institution de l'Etat".
Bahreïn est secoué par des troubles depuis la répression en 2011 d'un mouvement de contestation, animé par la majorité de la population qui réclame une véritable monarchie constitutionnelle dans ce petit royaume du Golfe, dirigé par une dynastie pro-saoudienne.
M. Rajab était l'un des animateurs de ce mouvement.
Directeur du Centre bahreïni pour les droits de l'Homme et secrétaire général adjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme, il avait été libéré en mai 2014 après deux ans d'emprisonnement pour avoir participé à des manifestations « non autorisées ».
Les autorités bahreïnies sont vivement critiquées par des ONG à propos de la situation des droits de l'Homme.
L'interpellation de Nabil Rajab intervient quelques jours après la libération le 31 mai pour "raisons humanitaires" de l'opposante bahreïnie Zaïnab al-Khawaja, partie le week-end dernier pour le Danemark, dont elle détient la nationalité, après avoir reçu des menaces, affirme sa soeur.
L'opposante avait été condamnée en décembre 2014 à une peine de trois ans de prison pour "insulte au roi". Elle avait déchiré le portrait du souverain de Bahreïn dans un tribunal.
Des dizaines de personnes, dont des opposants politiques, ont été jugées et condamnées à de lourdes peines de prison, notamment pour avoir critiqué le pouvoir.
Lundi, une Cour d'appel a confirmé des peines de prison allant de 10 à 15 ans de prison et le retrait de la nationalité pour 11 opposants, selon une source judiciaire.
Le 30 mai, le chef de l'opposition et du groupe al-Wefaq, cheikh Ali Salmane, a été condamné en appel à 9 ans de prison sous prétexte d’ « incitation à la désobéissance et complot contre l'Etat ». Une allégation fermement rejetée par son groupe d’opposition ultra-pacifique.