Le tribunal a donné sa décision deux heures après un recours du ministère de la Justice.

Le tribunal administratif de Bahreïn a décidé mardi de suspendre les activités d'Al-Wefaq, principal groupe de l'opposition, selon l'agence officielle BNA.

Le tribunal a donné sa décision deux heures après un recours du ministère de la Justice qui a demandé la "dissolution" d'Al-Wefaq.

Le tribunal a également ordonné la fermeture des locaux d'Al-Wefaq et de geler ses fonds, selon l'agence.

Al-Wefaq anime un mouvement de protestation de la majorité de la population contre la dynastie bahreïnie pro-saoudienne et demande l'instauration des réformes et d'une véritable monarchie constitutionnelle.

Le ministère accuse le groupe de ne pas respecter la loi et de "favoriser le terrorisme et l'extrémisme" ainsi que les ingérences étrangères dans les affaires internes du pays, a ajouté l'agence.

Ce tribunal a fixé sa prochaine audience au 6 octobre pour se prononcer sur la demande de dissolution, selon une source judiciaire.

L'annonce de suspension est intervenue alors que le chef d'Al-Wefaq, cheikh Ali Salmane, purge une lourde peine de prison.

Détenu depuis décembre 2014 et condamné en juin 2015 à quatre ans de prison, cheikh Ali Salmane avait vu, fin mai, sa peine alourdie en appel à 9 ans de réclusion.

Al-Wefaq était dans le collimateur des autorités qui avaient suspendu fin octobre 2014 ses activités pendant trois mois à la demande du ministère de la Justice.

Les partis politiques étant interdits à Bahreïn, Al-Wefaq a un statut d'association. Et le ministère de la Justice est en charge des associations.

Bahreïn est secoué par des troubles depuis la répression par le régime du mouvement de contestation en 2011 appelant à des réformes politiques. Des dizaines de jeunes, dont des femmes ont été tués ou détenus. Les ONG ont fait état de tortures à l’encontre des détenus emprisonnés dans les geôles bahreinis.