Rousseff a dit dialoguer avec des responsables politiques et de la société civile pour parvenir à un grand accord qui lui permettrait de retrouver son mandat.
La présidente brésilienne Dilma Rousseff, actuellement suspendue du pouvoir, négocie un pacte politique pour échapper à une destitution et est favorable à de nouvelles élections, a-t-elle confié mardi dans un entretien avec des médias étrangers dont l'AFP.
"S'il faut de nouvelles élections, j'y serai toujours favorable. Il faut
juste considérer une chose : il n'y aura pas de démocratie si mon mandat n'est
pas rétabli" et alors seulement, "on pourra consulter la population et voir ce
qu'on fait", a-t-elle déclaré.
"L'unique manière d'interrompre le mandat d'un président est si le peuple
brésilien le réclame à travers un plébiscite", a-t-elle ajouté.
La dirigeante de gauche, écartée du pouvoir le 12 mai dans l'attente de son
jugement en destitution par le Sénat pour "maquillage des comptes publics", a
indiqué qu'elle négociait personnellement un pacte politique pour échapper à
l'impeachment, dont elle donnerait bientôt les détails.
Rousseff a dit dialoguer avec des responsables politiques et de la société civile pour parvenir à un grand accord qui lui permettrait de retrouver son mandat.
Selon le calendrier prévu, la dirigeante de gauche, actuellement remplacée
par son ex-vice-président Michel Temer, devrait connaître son jugement mi-août.
Si elle est reconnue coupable, elle perdrait son mandat et serait interdite de
toute fonction politique pendant huit ans.
Pour se sauver de cette situation, elle aura besoin de 28 des 81 votes du
Sénat, soit six de plus que ceux qu'elle a obtenue le mois dernier quand les
sénateurs ont voté sa suspension du pouvoir.
Lors de son entretien, Mme Rousseff a également évoqué l'organisation des
Jeux olympiques de Rio (5-21 août) qui auront lieu pour la première fois dans
un pays d'Amérique latine et dont sa suspension l'empêche de présider la
cérémonie d'ouverture.
"Je suppose qu'ils vont m'inviter à assister aux Jeux. S'ils ne m'invitent
pas, je grimperai à un arbre et je regarderai avec des jumelles", a-t-elle
ironisé.
"Je les ai vu naître, a-t-elle ajouté, en référence à la candidature des JO
remportée par le Brésil en 2009 sous le gouvernement Lula, son parrain
politique, également visé par le scandale de corruption de l'entreprise
étatique Petrobras.
La présidente brésilienne a regretté que l'organisation de cet évènement
sportif planétaire "apparaît comme le produit du gouvernement provisoire".