21-11-2024 11:55 PM Jerusalem Timing

Berri à un responsable américain: "Vos mesures détruisent le Liban"

Berri à un responsable américain:

"Je suis le premier collaborateur avec le Hezbollah".

 Le chef du Parlement libanais Nabih Berri a mis en garde contre des conclusions hâtives et précoces  concernant l'attentat de dimanche dernier à Verdun, dans la capitale Beyrouth.

Berri a critiqué le camp du 14 mars qui s'est empressé de pointer d'un doigt accusateur le Hezbollah, quelques heures seulement à l'explosion survenue contre la Banque du Liban et d'Outre-Mer.

"Lorsque le président Rafic Hariri a été assassiné en 2005, on a immédiatement accusé la Syrie. Ensuite, quand il s'est avéré que la Syrie n'est pas derrière l'assassinat, ils ont accusé le Hezbollah", a rappelé le chef du Parlement.

Et de poursuivre: "J'ai tout de suite prévu qu'on accusera le Hezbollah de responsabilité dans l'explosion de Verdun. Le Hezbollah a préféré ne pas répondre aux accusations. Nous devons attendre les résultats des enquêtes sécuritaires et juridiques. Nous collaborons avec le département des renseignements dans la collecte des preuves via les caméras de surveillance dans la région… dans tous les cas, nous devons patienter,  et laisser à la direction de la Banque du Liban le soin de traiter l'affaire. Certaines banques ont commis des erreurs, avant même la décision américaine de sanctionner le Hezbollah. Pour ma part, je soutiens l'application de nos lois libanaises et des mesures décidées par la Banque du Liban. C'est ce que je l'ai dit au secrétaire adjoint au Trésor américain lorsqu'il m'a rendu visite".

Au cours de sa visite effectuée le 27 mai dernier au Liban, Daniel Glaser a demandé au président Berri comment le Liban allait-il appliquer les sanctions US.

Berri lui a alors répondu: "Vous devez connaitre la constitution du tissu social libanais surtout la communauté chiite. Dans chaque maison chiite, on trouve  une personne dans les rangs du Hezbollah et une autre dans le mouvement Amal. Je suis le premier collaborateur avec le Hezbollah, avec lequel je partage plus de 200 municipalités libanaises. Voulez-vous qu'on ramène les salaires des députés du Hezbollah dans des sacs au lieu de les transférer via des comptes bancaires?".

Le président Berri  a dit à Glaser: "Ce que vous faites détruit le Liban, sauf si la loi des sanctions ne vise pas seulement le Hezbollah mais la communauté chiite entière. Ajoutons à cela qu'un important parti politique, le Courant patriotique libre, soutient le Hezbollah. Qu'allez-vous faire alors?".

Proposant une solution à son hôte US, Berri a assuré que seul le respect des lois libanaises et l'application des décisions de la Banque du Liban peuvent résoudre ce problème, rappelant les lois libanaises adoptées par le Parlement libanais en 2015, des lois plus strictes que celles américaines qui s'appliquent à tout le monde non seulement au Hezbollah, a expliqué Berri.  
 
Traduit du site alAkhbar