Cet aveu ajoute une nouvelle confirmation aux accusations du Hezbollah adressées au Mossad israélien.

La télévision syrienne a diffusé dans la nuit de samedi à dimanche les aveux d’un agent du Mossad impliqué dans l’assassinat du commandant militaire du Hezbollah, Imad Moughniyé, à Damas en 2008.

S’appelant Iyyad Uoussef Eneim, détenant une double nationalité palestinienne et jordanienne, et vivant à Lattaquié, il a révélé que le Mossad lui a demandé de se rendre à Damas au début du mois de février 2008, à trois reprises.

Dans la première et la deuxième fois, il se devait d’explorer l’entourage des ambassades d’Iran et du Canada et de chercher les pancartes liées à des bureaux du Hezbollah ou du Hamas.

Dans la troisième fois, Eneim fut dépêché vers une rue secondaire pour s’assurer de la présence d’une voiture de marque Pajero de couleur métallique, et d’en relever le numéro d’immatriculation. Dans ses aveux, il dit que ce n’est qu’après son explosion qu’il a compris qu’il s’agissait de la voiture de Moughniyeh.

Dès l’assassinat du numéro un militaire de la résistance au Liban, le Hezbollah a accusé Israël de l’avoir perpétré. Alors que les autorités israéliennes se sont abstenus de tout commentaire.
Recruté depuis l’an 2006, l’agent a assuré avoir continué à transmettre des informations au Mossad jusqu’au jour de son arrestation, sans en préciser les détails.

Selon lui, les responsables israéliens voulaient surtout s’enquérir sur les activités des ports syriens : savoir entre autre quels étaient les bateaux qui y étaient accostés, notamment ceux de l’armée syrienne. Ils voulaient s’informer sur la taille de ces navires, leur capacité de transport, leur provenance, leur nationalité, leurs chiffres secrets.

Par la suite, poursuit cet espion, les agents israéliens ont focalisé leur attention sur les deux ports de Tartous et de Lattaquié. Ce qui les importait le plus était de savoir le numéro des navires et où ils se trouvent garés. Ils voulaient surtout savoir la nature des conteneurs, leur taille et leur capacité de volume, de quels pays ils venaient et vers quels moments ils étaient vidés, et si le courant d’électricité était coupé à ces moments-là.
 
«  Je devais les contacter via un lien codé si je constatais quelque chose d’étrange », a-t-il révélé.
Eneim a aussi affirmé que les Israéliens lui ont demandé des informations sur la ville portuaire de Lattaquié et ses habitants. Dont entre autre, sa composition démographique, la part des musulmans et des chrétiens, la présence d’églises, la présence d’autre communautés, s’il y avait des frictions entre elles, les activités professionnelles principales de ces communautés, leurs horaires  de travail, le taux de ceux qui travaillent dans la fonction de l’état, le taux de chômage et autres...