La Syrie, l’Iran, le Yémen au menu des discussions.
Le président américain Barack Obama a reçu vendredi à la Maison Blanche le vice-prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane, très influent fils du roi Salmane, dans un climat tendu entre les deux alliés.
Le président américain et le prince trentenaire, également ministre de la Défense, se sont retrouvés dans le Bureau ovale, un honneur rarissime pour les dignitaires étrangers qui ne sont pas chefs d'Etat ou de gouvernement.
Le prince Mohammed a eu cette semaine à Washington les honneurs d'un très haut dirigeant: avant la Maison Blanche, il a été reçu à dîner au domicile du secrétaire d'Etat John Kerry, il a vu le secrétaire à la Défense Ashton Carter, le secrétaire au Trésor Jacob Lew, le directeur de la CIA John Brennan et des élus du Congrès.
"Les rencontres ont été très très positives. Je pense qu'il y avait des aspects communs en termes de visions et de points de vue", a déclaré le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir.
Cette semaine, le département d'Etat a nié toute tension, tout "grand fossé philosophique" entre Washington et Ryad à propos de la manière dont les Etats-Unis gèrent la guerre en Syrie.
Pourtant, les relations se sont nettement tendues entre l'administration du président Barack Obama et la grande monarchie pétrolière, en particulier sur le dossier syrien pour lequel Washington a refusé une intervention militaire d'envergure.
Le sort à réserver au président Bachar al-Assad est également sujet à polémique: l'Arabie saoudite veut que le chef de l'Etat syrien s'en aille, les Etats-Unis ont progressivement mis de l'eau dans leur vin en se rapprochant de la position de la Russie.
L'Arabie saoudite n'a pas non plus digéré l'amorce de dégel historique entre l'Amérique et l'Iran.
Le royaume wahhabite accuse notamment l'Iran de soutenir les forces populaires d’Ansarullah au Yémen frappé par une coalition militaire menée par Ryad, avec les Etats-Unis comme alliés.
A propos de cette guerre qui dure depuis 15 mois et a tué beaucoup de civils selon les affirmations de l'ONU, le président Obama a "salué l'engagement de l'Arabie saoudite à conclure un accord politique" en vue d'y mettre un terme, a rapporté la Maison Blanche.
Parmi les autres sujets de discussion entre les deux alliés figurent aussi la Libye, l'économie et les groupes takfiristes.
La candidate démocrate à la Maison Blanche Hillary Clinton avait dénoncé lundi le rôle de l'Arabie saoudite, du Qatar et du Koweït dans le financement mondial de l'idéologie extrémiste takfiriste, au lendemain de l'attentat d'Orlando.
Avec AFP