Bahreïn appelé à mettre fin à la pratique de la déchéance de nationalité.

Une ONG bahreïnie a appelé mardi le régime de Manama à cesser d'user de la déchéance de nationalité pour "punir les dissidents politiques", une pratique qui a frappé 261 Bahreïnis depuis la répression en 2011 du mouvement de contestation populaire appelant à des réformes politiques.

Dans un communiqué, Bahrain Center for Human Rights (BCHR) qualifie d'"arbitraire" la décision du gouvernement lundi de retirer sa nationalité à cheikh Issa Qassem, plus haut dignitaire musulman chiite de ce petit royaume du Golfe pro-saoudien.

Cette mesure "est un autre coup porté à la liberté d'expression à Bahreïn. Elle intervient dans le cadre d'une répression croissante des libertés", ajoute l'ONG, accusant les autorités de chercher à "faire taire toutes les formes de critiques" dans le pays.

Au moins 261 Bahreïnis se sont vus retirer leur nationalité depuis 2012, recense BCHR, qui appelle le gouvernement de Manama à "rétablir dans leur nationalité immédiatement et sans conditions" tous ceux frappés par cette mesure.

La décision du régime bahreïni a entraîné des protestations dans le village de cheikh Issa Qassem, 75 ans.

L'Arabie saoudite a assuré Bahreïn de "sa solidarité"

En revanche, l'Arabie saoudite a assuré Bahreïn de "sa solidarité" et défendu les mesures prises pour "préserver sa sécurité et sa stabilité", dans un communiqué de son conseil des ministres mardi.

Pour sa part, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme a qualifié de « tout à fait injustifiable » la décision du régime bahreïni.

Des milliers de personnes ont manifesté à Diraz, le village natal du cheikh à l'ouest de la capitale Manama, malgré un déploiement massif des forces de sécurité.

Après cette manifestation, ponctuée par des slogans hostiles au roi Hamad ben Issa Al-Khalifa, des dizaines de protestataires ont entamé un sit-in devant la résidence d'Issa Qassem.