La malheurese avait pourtant esquissé une petite comparaison: entre les riches bannis et les juifs. Mais l’holocauste est promu au rang de l’incomparable absolu!
La ministre autrichienne des Finances, Maria Fekter, qui avait fait une comparaison entre la mise au pilori des "riches" et des banques dans la crise financière mondiale et la persécution des juifs, a présenté dimanche ses "excuses" après avoir provoqué une vive polémique en Autriche.
En marge de la réunion des ministres des Finances de l'Union européenne (UE) à Wroclaw, en Pologne, vendredi et samedi, Mme Fekter avait déclaré: "En Europe, nous sommes en train de clouer au pilori les banques et les riches. Cela s'est déjà passé une fois, à l'époque surtout contre les juifs, mais aussi contre des groupes similaires, et cela a conduit à deux guerres. Nous devons donc tout faire pour que ce scénario ne se renouvelle pas".
Dimanche, elle a présenté ses "excuses": "Je m'excuse auprès de tous ceux qui ont pu se sentir blessés par mes propos".
Samedi encore, Maria Fekter s'était bornée à tenter de limiter les dégâts, affirmant qu'elle avait seulement voulu dénoncer "des appels à la haine", puis déclarant que "les crimes du national-socialisme et en particulier l'Holocauste ne sont comparables avec rien d'autre", mais sans présenter d'excuses.
Le chef du gouvernement de grande coalition, le chancelier social-démocrate Werner Faymann, avait dû monter lui-même au créneau samedi et rappeler à l'ordre la ministre, elle-même démocrate-chrétienne: "Les membres du gouvernement, qui doivent donner l'exemple, sont tenus de traiter cette thématique avec sensibilité. Le choix des mots est donc important et, même dans la chaleur des émotions politiques, ce choix des mots doit être modéré".
Le chancelier a également rappelé que l'Autriche, compte tenu du "souvenir des crimes du national-socialisme", avait dans ce domaine "une responsabilité historique particulière".
Dimanche, le vice-chancelier, ministre des Affaires étrangères, Michael Spindelegger, avait lui aussi demandé à Mme Fekter de "faire attention au choix de ses mots".