Le médiateur va faire une "proposition écrite" aux parties en conflit.
Le commandant militaire marocain a décidé de redéployer ses forces participant à la coalition saoudo-US qui est intervenu depuis mars 2015 contre le Yémen. Selon le site marocain Akhbarna, qui cite le quotidien as-Sabah, Rabat a retiré une des unités participant à la coalition afin d’encourager les pourparlers de paix inter-yéménites organisés à Koweït.
« Rabat a convoqué 1500 militaires de ses forces spéciales ayant participé à des opérations terrestres et aériennes » contre les forces yéménites, a précisé le quotidien as-Sabah cité également par l’agence yéménite Khabar.
10 officiers et militaires marocains avaient été tués dans une frappe des forces yéménites contre le commandement de la coalition saoudo-US à Bab al-Mandeb (côte ouest) en décembre 2015.
Un pilote marocain a également trouvé la mort au Yémen après la chute de son avion F16, en mai 2015, dans la province yéménite de Saada (nord).
Le médiateur va faire une "proposition écrite"
Entre-temps, au niveau politique le médiateur de l'ONU au Yémen a indiqué mardi qu'il allait présenter dans les prochains jours une "proposition écrite" pour la suite des négociations de paix et a exhorté les parties en conflit dans ce pays à "faire les concessions nécessaires".
Ismaïl Ould Cheikh Ahmed s'adressait au Conseil de sécurité par vidéo-conférence depuis le Koweït où des négociations entre les représentants de l’armée et d’Ansarullah et ceux du gouvernement démissionnaire soutenu par Ryad se déroulent depuis deux mois sous l'égide des Nations unies.
"Je vais fournir aux parties yéménites dans les prochains jours une proposition écrite pour la période à venir", a-t-il expliqué sans donner de détails.
Il a précisé qu'ensuite, les négociations "reprendraient après une brève interruption visant à permettre aux parties de consulter leurs directions respectives".
Selon lui, les discussions continuent d'achopper essentiellement sur "le délai prévu et l'articulation entre les différentes mesures" contenues dans ce plan, dont la formation d'un "gouvernement d'union nationale".
"Je demande à toutes les parties de faire preuve de courage politique (...) et de faire les concessions nécessaires pour parvenir à un accord global", a-t-il déclaré.
"L'ambiance générale continue d'être positive (...) et les discussions ont progressé lentement mais de manière constructive" depuis deux mois, a-t-il estimé.
Rappelons que a délégation nationale (représentants d’Ansarullah et de l’armée) a à maintes reprises affirmé qu’elle rejettera tout accord ne répondant pas aux revendications du peuple yéménite.
La délégation nationale insiste sur la formation d’un « pouvoir présidentiel consensuel, la formation d’un gouvernement d’union nationale et d’un comité militaire présidée par des personnalités consensuelles, la levée du blocus saoudien et l’arrêt total de la guerre ».
Le médiateur onusien a en outre souligné la nécessité de progresser plus vite car le Yémen connaît "une grave détérioration des conditions de vie de la population", avec un risque de "catastrophe humanitaire".
De même, a-t-il averti, "depuis quelques mois, l'économie yéménite a dangereusement décliné", le PIB ayant chuté de plus de 30% depuis le début de l'année.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon doit rencontrer la semaine prochaine au Koweït les participants aux négociations, dans le cadre d'une tournée au Proche-Orient.
L'insécurité alimentaire s'aggrave au Yémen, où plus de la moitié de la population peine à se nourrir, ont prévenu mardi des responsables de l'ONU.
"Il s'agit de l'une des pires crises au monde et cela continue d'empirer", a insisté Jamie McGoldrick, coordinateur humanitaire de l'ONU au Yémen.
Depuis mars 2015, la guerre saoudo-US a fait plus de 6.400 morts et 30.000 blessés.