Les retours en Bosnie ont également quasiment cessé.

  Les départs de Bosniens vers la Syrie et l'Irak ont quasiment cessé, même si 200 y sont encore présents, selon une étude consultée ce jeudi par l'AFP.

   La Bosnie a durci en 2014 sa législation, prévoyant des peines allant jusqu'à vingt ans d'emprisonnement pour les miliciens terroristes et leurs recruteurs.

Plusieurs condamnations ont été récemment prononcées.
   "Le nombre de départs de Bosniens (...) sur le front en Syrie et en Irak a diminué en 2015", indique cette étude publiée par l'Initiative atlantique,  centre de réflexion considéré comme la référence sur le sujet dans le pays. "Ce phénomène a presque entièrement cessé début 2016", poursuivent dans ce rapport le spécialiste bosnien de la question, Vlado Azinovic, et un théologien musulman, Muhamed Jusic.

   Les retours en Bosnie ont également quasiment cessé. Des familles entières sont parties et n'ont pas l'intention de rentrer, selon les auteurs du rapport.

   "Cette circulation a été réduite dans les deux sens en raison des efforts accrus des autorités sécuritaires et judiciaires pour surveiller, empêcher et réprimer" ces départs, selon les chercheurs. Il est également devenu plus difficile d'entrer ou de sortir des régions contrôlées par les terroristes", relèvent-ils.
 
 Près d'un Bosnien sur trois (60 sur 200) actuellement présent en Syrie et en Irak est mineur, une proportion importante expliquée par la présence de familles ayant choisi de répondre aux appels à la "hijra", l'émigration.
   "Des familles avec plusieurs enfants sont parties, une d'entre elles avec neuf enfants, dont le plus jeune avait cinq mois", expliquent par exemple les auteurs. L'étude met en garde contre l'engagement de mineurs de 13 ou de 14 ans dans des entraînements, voire des combats.

   Toutefois, le nombre total de ressortissants bosniens sur place a baissé:  depuis 2012, un total de 330 Bosniens sont partis. Sur 188 hommes, il en reste quelque 90, alors qu'une cinquantaine ont été tués et 47 sont rentrés au pays.

   Selon Vlado Azinovic, la moyenne du nombre de morts parmi les Bosniens est " presque deux fois plus importante que la moyenne européenne, qui est d'environ 14%".
 
 Les auteurs de l'étude pensent que cela pourrait s'expliquer par les départs de Bosniens sur le front sans entraînement militaire préalable.

   "Même si les médias locaux et étrangers affirment parfois qu'il y a en Bosnie des centres d'entraînement de +moudjahidine et de terroristes+, plusieurs sources policières ont déclaré que ces centres (...) n'avaient pas été découverts jusqu'à maintenant", ajoute l'étude.