Selon Wikileaks, Moubarak a mis en garde Assad contre le danger qui pourrait affecter son régime, s’il persiste à accueillir le chef du bureau du Hamas en Syrie.
Un câble diplomatique envoyé par l’ancien ambassadeur américain en Egypte, Francis Richardony, révèle que le président déchu Hosni Moubarak a dit au président syrien Bachar Assad qu’ « il paiera cher le fait d’accueillir le chef du bureau politique de Hamas, Khaled Mechaal à Damas ».
Le câble diplomatique publié par le site Wikileaks, a mis l’accent sur l’entretien de Moubarak avec le procureur général américain, Alberto Gonzales le 1 juin 2006.
Selon cette source, le président égyptien déchu a dit d’une façon ironique: « les avions israéliens bourdonnaient dans le ciel de Damas, au moment où je m’entretenais au téléphone avec Assad ». Il aurait ajouté d’un ton sarcastique : « Assad a certainement cru que j’avais coordonné avec les Israéliens, ce qui l’a fait peur ».
Richardony a rapporté que Moubarak a également évoqué une conversation qui a eu lieu entre l’envoyé du président syrien et l’ancien chef des renseignements égyptiens, Omar Souleimane. Ce dernier avait mis en garde son hôte contre le danger qui pourrait affecter le régime syrien, s’il persiste à accueillir Mechaal en Syrie.
Le Hamas n’est pas digne de confiance
Dans cet entretien, Moubarak a en outre estimé que le Hamas n’est pas digne de confiance.
Il a rassuré son hôte américain Alberto Gonzales qu'il fera tout son possible afin de convaincre les Palestiniens " qu'Israël " n'acceptera pas les conditions de Hamas concernant un échange des détenus contre la libération du soldat israélien Chalit.
Les Palestiniens ne s'intéressent qu'à prendre l'argent des Arabes
Moubarak critique les Palestiniens qui ne s'intéressent selon lui qu'à prendre l'argent des Arabes. " Ces derniers sont aussi coupables parce qu'ils le leur donnent ", ajoute-t-il.
Et de poursuivre: " L'ancien président irakien Saddam Hussein a versé des pots-de-vin à Yasser Arafat pendant la guerre du Golfe et l'occupation du Koweït. Il a également fourni des voitures de luxe à des journalistes et responsables égyptiens. Il a tenté de me soudoyer en m'accordant 25 millions de dollars ».
Inquiet des musulmans chiites
Le président égyptien déchu n'a pas hésité à exprimer son inquiétude quant à l'augmentation de la force des chiites en Irak, au Bahreïn, en Arabie saoudite et au Koweït.
Il a mis en garde les Américains contre les conséquences de faire confiance aux musulmans chiites. « les Islamistes poignarderont les Etats Unis dans le dos », a-t-il dit.
Moubarak suggère un "dictateur" pour diriger l'Irak
Le président égyptien a suggéré à Washington de laisser s'installer un "dictateur juste" en Irak. Pour Moubarak, il faut: "renforcer les forces armées, relâcher votre emprise, et il y aura un coup d'Etat. Alors vous aurez un dictateur, mais quelqu'un d'équitable".
« Oubliez la démocratie, les Irakiens sont par nature trop durs », a-t-il encore conseillé à ses interlocuteurs américains, selon ce télégramme diplomatique.
Selon ce câble diplomatique, le responsable américain a remercié Moubarak sur sa position et lui a demandé de réclamer à l'administration américaine tout ce dont il a besoin.