La Turquie occupe la 151è place sur 180 dans le Classement 2016 de la liberté de la presse, publié par RSF.
Une demande de remise en liberté du représentant en Turquie de Reporters sans Frontières et deux autres militants inculpés et écroués à Istanbul pour propagande terroriste a été rejetée, a annoncé samedi RSF à l'AFP.
Erol Underoglu, ainsi que Ahmet Nesin, journaliste-écrivain, et Mme Sebnem
Korur Fincanci, présidente de la Fondation des Droits de l'Homme (TIHV),
encourent jusqu'à 14 ans et demi de prison pour avoir participé à une campagne
de solidarité avec un quotidien pro-kurde ayant maille à partir avec les
autorités, Uzgür Gündem.
"La demande de remise en liberté déposée jeudi a été rejetée", a déclaré le
directeur général de RSF Christophe Deloire depuis Paris, où est basée
l'organisation de défense des droits de la presse.
"C'est une mesure punitive de les avoir placés en détention, et c'est une
autre mesure punitive de les y maintenir alors qu'il y a eu un renvoi devant le
tribunal et que l'enquête est close", a dit Deloire.
"Cela aura été l'enquête la plus rapide de l'histoire: c'est normal puisque
le dossier est vide", a-t-il ajouté.
Deloire avait manifesté vendredi avec une trentaine d'autres personnes
devant la prison de Metris à Istanbul où les trois militants ont été écroués
lundi, pour demander leur "libération immédiate et inconditionnelle".
Dans son acte d'inculpation, le procureur a accusé les trois militants
"d'incitation au crime" et "propagande de l'organisation", en l'occurrence les
rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Il a requis de
deux à 14 ans et demi d'emprisonnement pour chacun d'eux.
Ces arrestations ont entraîné une avalanche de protestations en Turquie et
à l'étranger. La Commission européenne a estimé qu'elles "allaient à l'encontre
de l'engagement de la Turquie de respecter les droits fondamentaux, y compris
la liberté de la presse".
La Turquie occupe la 151è place sur 180 dans le Classement 2016 de la
liberté de la presse, publié par RSF.