02-05-2024 11:28 AM Jerusalem Timing

Amnesty et HRW veulent que Ryad ne siège plus au Conseil des droits de l’homme

Amnesty et HRW veulent que Ryad ne siège plus au Conseil des droits de l’homme

Les deux ONG vont faire pression sur l’Assemblée afin d’obtenir un vote en ce sens en raison de "violations flagrantes et systématiques des droits de l’homme" par Ryad.

Amnesty International et Human Rights Watch (HRW) ont appelé mercredi à suspendre l'Arabie saoudite du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, l'accusant d'avoir utilisé cet organe pour faire obstruction à la justice en liaison avec de possibles crimes de guerre au Yémen.

Dans une déclaration conjointe, les deux organisations ont demandé à l'Assemblée générale de l'ONU de prendre cette décision en raison de "violations flagrantes et systématiques des droits de l'homme" par Ryad.

Elles ont annoncé lors d'une conférence de presse à New York qu'elles allaient faire pression sur l'Assemblée afin d'obtenir un vote en ce sens, tout en reconnaissant que ce serait difficile.

Depuis la création du Conseil, basé à Genève, seule la Libye en a été suspendue en 2011 pour protester contre la répression des opposants par le régime de Mouammar Kadhafi.

L'Arabie saoudite est l'un des 47 membres du Conseil. Le royaume a été élu pour une période de trois ans qui s'achève le 31 décembre prochain.

Il faudrait une majorité des deux-tiers pour l'en expulser, ce qui parait improbable à des diplomates à l'ONU.

"Depuis plusieurs mois, l'Arabie saoudite a dépassé la mesure et n'est plus digne de siéger au Conseil", a estimé Philippe Bolopion, directeur adjoint de HRW.

L'ONG accuse Ryad de viser les civils au Yémen, où une coalition menée par l'Arabie saoudite mène une guerre sans merci contre ce pays le plus pauvre de la péninsule arabe, et d'utiliser des bombes à sous-munitions interdites par une convention internationale.

Amnesty accuse le royaume de mener une répression brutale des opposants et d'appliquer la peine capitale pour des crimes qui ne le méritent pas selon la législation internationale.

Depuis 2013, tous les principaux défenseurs des droits de l'homme dans le royaume ont été jetés en prison, menacés ou ont dû s'exiler, a affirmé Richard Bennett, directeur d'Amnesty pour l'ONU.