28-03-2024 06:49 PM Jerusalem Timing

Deuil national au Bangladesh après le massacre takfiriste de Dacca

Deuil national au Bangladesh après le massacre takfiriste de Dacca

"Le gouvernement doit reconnaître la marque de Daesh dans ce pays et la multitude des démentis ne pourra rien y changer".

Le Bangladesh a entamé dimanche un deuil national de deux jours après le massacre dans un restaurant de 20 otages, dont 18 étrangers.

En annonçant ce deuil national lors d'une intervention télévisée samedi soir, la Première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, a exhorté les extrémistes à "cesser de tuer au nom de la religion".

Dénoncé dans le monde entier, ce massacre dans un restaurant de la capitale Dacca fréquenté par les expatriés a été revendiqué par l’organisation takfiro-wahhabite Daesh qui dit s'en être pris à un rassemblement de "citoyens d'Etats Croisés". Parmi les victimes se trouvaient neuf Italiens, sept Japonais et un Américain.

Mais le ministre de l'Intérieur du Bangladesh a estimé que les assaillants appartenaient à un groupe extrémiste bangladais. Six d'entre eux ont été abattus par les forces de sécurité qui ont mis fin à la prise d'otages, tandis qu'un septième a été pris vivant et est interrogé par les services de renseignement.

Lors de l'attaque lancée vendredi, ces hommes lourdement armés ont massacré la plupart des otages à l'arme blanche. Deux policiers bangladais ont également été tués au début de l'attaque.

Cette prise d'otages d'une gravité inédite au Bangladesh intervient après des mois de violences marquées par les meurtres d'intellectuels et de membres de minorités religieuses, revendiqués par Daesh mais dont le gouvernement nie la présence dans le pays.

Les analystes estiment que le Bangladesh ne veut pas admettre l'existence d'organisations telles que l'EI ou Al-Qaïda sur son sol par crainte de faire fuir les investisseurs.

Pour Shahedul Anam Khan, analyste pour le quotidien Daily Star, après cette dernière attaque, le gouvernement ne peut plus nier de façon raisonnable leur présence active sur son sol.

"On n'est pas sûr que ces personnes soient liées de façon organique à des groupes extrémistes internationaux mais le gouvernement doit reconnaître la marque de Daesh dans ce pays et la multitude des démentis ne pourra rien y changer", dit-il.