24-11-2024 09:17 AM Jerusalem Timing

« Israël » retourne en Afrique par la grande porte

« Israël » retourne en Afrique par la grande porte

Une enveloppe de 13 millions de dollars (11,7 millions d’euros) sera consacrée au "renforcement des relations économiques et de la coopération avec les pays Africains".

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a entamé ce lundi en Ouganda une rare tournée de quatre jours en Afrique sub-saharienne, dans le but de consolider les relations israélo-africaines et de marquer le 40e anniversaire de la mort de son frère dans une opération commando à l'aéroport d'Entebbe.

L'arrivée de Netanyahu a été saluée par 19 coups de canon tirés en son honneur après que le président ougandais Yoweri Museveni et son épouse l'eurent accueilli sur le tarmac d'Entebbe, situé sur les rives du lac Victoria, à une quarantaine de kilomètres au sud de la capitale Kampala.

Une fanfare militaire a ensuite repris « l'hymne national israélien » alors que le tapis rouge avait été sorti pour l'occasion, selon des images retransmises en direct par la télévision ougandaise NBS.

 Avant de quitter les territoires occupés par Israël lundi matin, Netanyahu avait qualifié cette tournée d'"historique", rappelant qu'il s'agissait de la première visite d'un Premier ministre israélien en Afrique sub-saharienne "depuis des décennies".

 Dans les années 60, de nombreux pays africains avaient en effet pris leurs distances avec Israël en raison des guerres israéliennes dans la région arabe, et  des liens unissant Tel-Aviv au régime d'apartheid en Afrique du Sud.

Accompagné de 80 hommes d'affaires représentant une cinquantaine d'entreprises israéliennes, Netanyahu poursuivra sa tournée au Kenya, au Rwanda et en Ethiopie.

 "Israël a été mis sur liste noire en Afrique, nous avons été écartés en raison de pressions politiques de la part de beaucoup de pays dans lesquels nous étions impliqués dans les années 60 et 70 et cela a mis du temps à changer", a commenté Netanyahu dans un entretien au quotidien ougandais Daily Monitor. "Pourquoi ne pas changer cette absurdité ?", a-t-il ajouté.

Car Israël cherche aussi à s'assurer le soutien des pays africains dans les institutions internationales, où il fait l'objet de vives critiques liées à l'occupation des Territoires palestiniens ou à ses activités nucléaires.

 Selon le programme officiel, Netanyahu devait participer à la commémoration de l'opération menée le 4 juillet 1976 par un commando israélien pour libérer les passagers d'un vol Tel-Aviv/Paris détourné à Entebbe et dans laquelle son frère, chef du commando, avait péri.

Des soldats israéliens devaient notamment parader avec en toile de fond un avion Lockheed C-130 Hercules, similaire à celui utilisé par les soldats israéliens en 1976.
   
 Sécurité nationale
   
   Le Premier ministre israélien doit ensuite prendre part à un mini-sommet régional sur la sécurité et le "terrorisme", rassemblant les chefs d'Etat et de gouvernement kényan, rwandais, éthiopien, sud-soudanais, zambien et malawite.

"Un voyage comme celui-ci est très important d'un point de vue diplomatique, économique et sécuritaire, et je suis ravi qu'Israël retourne en Afrique par la grande porte", a soutenu Netanyahu avant de quitter Israël lundi matin.

Le gouvernement israélien a récemment approuvé une proposition d'ouvrir des bureaux de l'Agence israélienne pour le développement international dans les quatre pays que le Premier ministre visitera. Cette agence partage avec les pays en voie de développement les technologies et le savoir-faire israéliens.

Selon le bureau de Netanyahu, une enveloppe de 13 millions de dollars (11,7 millions d'euros) sera consacrée au "renforcement des relations économiques et de la coopération avec les pays Africains". Elle inclut notamment une formation dans les domaines de la "sécurité nationale" et de la santé.

Ce voyage aura également une signification personnelle particulière pour Netanyahu, 40 ans après la mort de son frère Yonatan, qui commandait l'opération pour libérer les passagers et l'équipage du vol Tel-Aviv/Paris détourné par des Palestiniens et des Allemands.

En 2005, alors qu'il n'était pas encore à la tête du gouvernement, Netanyahu s'était rendu en Ouganda et avait dévoilé une plaque à la mémoire de son frère. Quelque 500 personnes, dont des anciens soldats ayant participé à l'opération, devaient assister à la cérémonie placée sous très haute sécurité.