Surtout celles oeuvrant dans les provinces d’Alep et d’Idleb.
Amnesty international a accusé mardi des groupes rebelles islamistes, dont des milices wahhabites takfiristes en Syrie "d'exécutions sommaires et de torture" appelant la communauté internationale à retirer tout soutien aux mouvements responsables de crimes de guerre.
L'organisation de défense des droits de l'Homme basée à Londres pointe du doigt des groupes armés syriens dans les provinces d'Alep (nord) et d'Idleb (nord-ouest), et "dont certains auraient le soutien du Qatar, de l'Arabie saoudite, de la Turquie et des Etats-Unis".
"A Alep et à Idleb aujourd'hui, les groupes armés ont le champ libre pour commettre en toute impunité des crimes de guerre et d'autres violations du droit humanitaire international", souligne Amnesty dans un nouveau rapport, qui dénonce "une vague glaçante d'enlèvements, tortures et exécutions sommaires".
Amnesty cite le groupe rebelle islamiste Noureddine Zinki, le Front al-Chamia et la Division-16, qui font tous trois partie de la coalition islamiste "Fatah Halab" ("la conquête d'Alep"), mais aussi le puissant groupe salafiste (wahhabite) armé Ahrar al-Cham, soutenu par l'Arabie saoudite, et les jihadistes du Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda (également wahhabite).
Le rapport d'Amnesty recense "24 cas d'enlèvements par des groupes armés entre 2012 et 2016", ciblant notamment "des militants pacifiques ou même des enfants", ainsi que des minorités religieuses.
"Beaucoup de civils vivent dans la peur constante d'être enlevés, s'ils critiquent la conduite des groupes armés, ou s'ils ne respectent pas les règles strictes qu'ils leur imposent", souligne l'ONG.
"Il y a aussi cinq cas entre 2014 et 2015 où des personnes affirment avoir été torturées" par Noureddine Zinki et le Front al-Nosra.
Parmi eux Halim, un travailleur humanitaire de 24 ans, capturé à Alep par les combattants de Noureddine Zinki et forcé à signer "des aveux" sous la torture, affirme Amnesty.
Un garde "m'a obligé à lever les pieds en position perpendiculaire. Il a commencé à me battre avec des câbles sur la plante des pieds. Je ne pouvais pas supporter la douleur alors j'ai signé le papier", témoigne le jeune homme.
Amnesty rapporte des exécutions sommaires conduites par le Front al-Chamia, al-Nosra et les puissants tribunaux islamistes qui leur sont affiliés et rendent justice en vertu de la charia, la loi islamique selon l’école wahhabite.
Amnesty en appelle aux pays du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS), notamment les Etats-Unis, le Qatar, la Turquie et l'Arabie saoudite, pour "cesser tout transfert d'armes ou tout autre soutien aux groupes impliqués dans des crimes de guerre ou d'autres violations flagrantes".
Avec AFP