Le ministre turc des AE avoue que "pour la Turquie, la Russie est d’une importance capitale. La situation dans la région dépend de notre coopération".
Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a récemment déclaré que la Turquie pouvait coopérer avec tout le monde, y compris avec la Russie, dans la lutte contre l'Etat islamique (EI, Daech). Dans ses déclarations, le ministre a évoqué l'utilisation par Moscou de la base aérienne turque d'Incirlik.
Cependant, la partie turque l'a par la suite démenti. La coopération russo-turque est-elle techniquement possible, y compris sur la base d'Incirlik? Est-il possible d'interpréter la déclaration de M.Cavusoglu comme une nouvelle étape dans les relations russo-turques, ce qui pourrait bien concerner, entre autres, la sphère militaire?
Erdogan Karakus, ancien général des Forces aériennes turques, président de l'Union turque des officiers à la retraite, ancien commandant d'une base aérienne et ex-chef de l'Agence de l'aviation turque, commente cette situation dans un entretien accordé à Sputnik.
Selon lui, la coopération bilatérale dans la lutte contre le terrorisme est très importante pour la Turquie et pour la Russie.
"Pour la Turquie, la Russie est d'une importance capitale. La situation dans la région dépend de notre coopération. A mon avis, le renforcement de la présence russe au Proche-Orient contribuera grandement au maintien de la stabilité régionale", a-t-il indiqué.
Grâce à la coopération russo-turque, un certain nombre de problèmes en Europe pourraient également être résolus, estime le général.
"Autrement dit, la coopération entre nos deux pays peut apporter une contribution majeure à la paix, non seulement dans la région mais dans le monde entier", a-t-il noté.
Quant à l'utilisation de la base d'Incirlik par les forces aériennes russes, l'expert affirme qu'en termes techniques, cela ne devrait pas poser de problèmes.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a envoyé à son homologue russe Vladimir Poutine un message dans lequel il a présenté ses excuses pour la mort du pilote du bombardier russe abattu et exprimé la volonté de faire le nécessaire pour restaurer les relations amicales traditionnelles entre la Turquie et la Russie. Cela a initié le processus de normalisation entre les deux pays.
Vendredi 1er juillet, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et son homologue turc Mevlut Cavusoglu ont convenu d'intensifier les contacts en vue de normaliser les relations bilatérales et de relancer le groupe de travail russo-turc sur la lutte antiterroriste.