21-11-2024 11:31 PM Jerusalem Timing

Rapport Chilcot: la falsification d’informations restera impunie

Rapport Chilcot: la falsification d’informations restera impunie

Avis d’un ex-spécialiste de la lutte contre le terrorisme au sein de la CIA.

Les personnes ayant fourni de faux renseignements sur l'Irak avant l'invasion des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne ne seront pas punies, selon Philip Giraldi, un ex-spécialiste de la lutte contre le terrorisme au sein de la CIA.

Mercredi, la commission d'enquête sous la présidence de l'ancien militaire John Chilcot a publié son rapport sur l'engagement du Royaume-Uni dans la guerre en Irak. La commission a conclu que la décision du gouvernement dirigé par le premier ministre travailliste Tony Blair d'envahir l'Irak était une erreur. Appuyée sur de fausses données de renseignement et estimations, et de plus adoptée sans l'approbation de la majorité des membres du Conseil de sécurité de l'Onu, cette décision a entraîné de lourdes conséquences, ressenties encore aujourd'hui.  

"C'est qu'elle (la décision) était pour beaucoup fondée sur de faux renseignements fournis par les Etats-Unis et acceptés sans étude critique par Tony Blair (premier ministre britannique de l'époque)", a dit à Sputnik Philip Giraldi, avant d'ajouter que "personne ne serait jamais puni".

Selon lui, des personnes concrètes doivent en porter la responsabilité. Et elles ne sont pas Britanniques, mais Américaines.

"Etant donné qu'il y a eu des informations fausses et sélectives, fournies essentiellement par le Pentagone, il faut chercher des personnes concrètes qui en sont responsables. Leurs noms sont connus du grand public: Doug Feith, Paul Wolfowitz et Lewis "Scooter" Libby", précise M.Giraldi.

A l'époque, Paul Wolfowitz était sous-secrétaire à la Défense, Douglas Feith, sous-secrétaire à la Défense pour la politique, et "Scooter" Libby, assistant du vice-président Dick Cheney pour les affaires de sécurité nationale.

Précédemment, le département d'Etat américain avait annoncé qu'il n'avait pas l'intention d'étudier ni de commenter le rapport sur l'engagement du gouvernement britannique dans la guerre en Irak, considérant la commission présidée par John Chilcot comme une structure indépendante.