Le bilan du massacre de Karradat s’est alourdi : 300 martyrs
Dans une tentative d'attaque contre un mausolée au nord de Bagdad, la milice wahhabite terroriste Daesh (Etat islamique-EI) a tué une trentaine de personnes dans un marché avoisinant.
Selon un responsable des forces de sécurité, cité par l'AFP, des assaillants ont d'abord bombardé au mortier le mausolée Sayed Mohamed, situé à Balad, à environ 80 km au nord de la capitale irakienne, puis des kamikazes se sont fait exploser sur un marché à proximité.
Sayed Mohammad est le fils du dixième imam de la lignée prophétique, Ali Al-Hadi.
Un porte-parole du commandement des opérations conjointes a indiqué dans un communiqué, rapporte l'AFP, qu'après les tirs de mortiers, deux kamikazes ont pénétré dans le mausolée, y ont ouvert le feu, puis se sont fait exploser sur un marché à proximité.
Or selon le commandant des opérations de Samarra, Imal Al-Zouheiri, interrogé par le correspondant d’al-Manar en Irak, ces deux kamikazes ne sont pas parvenus à entrer dans l’enceinte du mausolée, ni même à sa cour externe; raison pour laquelle semble-t-il ils se sont enfuis au marché avoisinant où ils ont été tués. Quant au troisième kamikaze, qui s’était caché dans une échoppe , il a été tué et sa ceinture explosive désamorcée.
L'école wahhabite, qui est la religion d'Etat dans le royaume saoudien, adopte une position très sanguinaire à l'encontre du rite de la construction des mausolées et du pèlerinage qui en découle. Jusqu'à apostasier quiconque l'exerce, et légitime leur assassinat.
Massacre de Karradat : 300 martyrs
Justement, plus tôt cette semaine, le groupe wahhabite takfiriste avait revendiqué un attentat suicide commis dimanche dans le quartier commerçant de Bagdad, Al-Karradat. Selon le dernier bilan des autorités jeudi, au moins 292 personnes ont été tuées et quelque 200 blessées.
L'explosion s'est produite au moment où les Irakiens faisaient leurs courses avant l'Aïd el-Fitr, marquant la fin du mois de jeûne du moi béni de Ramadan.
La déflagration elle-même a tué un nombre limité de personnes, mais les flammes se sont propagées et ont piégé les Irakiens qui se trouvaient dans les échoppes du quartier.
Ces incendies compliquent aujourd'hui l'identification des victimes alors que le bilan n'a cessé de s'aggraver depuis dimanche.
L'attaque a suscité la colère de nombreux Irakiens face à l'incapacité du gouvernement à protéger les populations civiles et à mettre en œuvre des mesures de sécurité efficaces.
Nombre d'entre eux se sont de nouveau rassemblés jeudi sur le lieu du drame, certains une bougie à la main, d'autres avec des banderoles énumérant les noms des victimes.
Sachant que l'EI vient de subir un revers cuisant à Falloujah qui vient d'être libéré, et se trouve désormais en mauvaise posture à Mossoul, prochaine étape des forces irakiennes gouvernementales et populaires.
Selon l’AFP, la population de Balad est essentiellement chiite, mais la ville est entourée de nombreuses zones rurales à majorité sunnite.
Au moins 16 personnes ont été tuées le mois dernier à Balad dans des attaques revendiquées par l'EI ayant visé un café puis les forces de sécurité.
Sources : AFP, Al-Manar