Selon le Los Angeles Times
L’essai du tout nouveau système de défense antimissile des États-Unis a lamentablement échoué et, dans la foulée, le Pentagone a menti à ce sujet, a rapporté le Los Angeles Times.
Après avoir dépensé des milliards de dollars, le gouvernement américain connaît des difficultés pour faire fonctionner comme prévu son système de défense antimissile de pointe, ce qui a incité le Pentagone à mentir quant au taux de réussite du programme.
Le 28 janvier, l’Agence de défense antimissile du Pentagone a effectué le premier essai de ses propulseurs de détournement, censés être utilisés sur les intercepteurs de missiles balistiques. Un communiqué militaire avait déclaré que le test avait été concluant et avait prétendu que les propulseurs avaient permis d’intercepter une ogive factice.
« L’objectif général de l’Agence de défense antimissile est de créer un système plus efficace et plus fiable, et ce test concluant a démontré que des progrès significatifs avaient été accomplis en ce sens », avait ainsi déclaré Michael Bright, qui travaille pour Aerojet Rocketdyne, le fabricant des propulseurs.
Mais selon le Los Angeles Times, ces affirmations ne reflètent aucunement la réalité. Au cours du test, l’un des propulseurs est tombé en panne, ce qui a entraîné la déstabilisation de l’intercepteur et a ainsi permis au missile de franchir le bouclier de défense.
« La mission a été un échec », a confié au Los Angeles Times un scientifique participant au projet, qui s’exprimait sous le couvert de l’anonymat. « Le propulseur s’est-il comporté comme prévu ? Non, il n’a pas fourni le niveau de contrôle nécessaire pour réduire à néant la menace d’un missile en approche. »
Un deuxième scientifique a déclaré que qualifier l’essai de succès était « une exagération qu’aucune donnée de test ne vient corroborer ».
D’autres ingénieurs ont confié que le propulseur défectueux avait conduit l’intercepteur à manquer sa cible « d’une distance 20 fois supérieure à ce qui était prévu », a rapporté le Los Angeles Times.
Le programme, connu sous le nom de Ground-Based Midcourse Defense (GMD), a coûté aux contribuables américains plus de 40 milliards de dollars depuis 2004. Il avait pour objectif de pouvoir faire face à une potentielle attaque nucléaire à l’aide de 30 intercepteurs qui peuvent être lancés de divers endroits répartis sur l’ensemble du territoire américain.
Les propulseurs avaient déjà été testés précédemment. En 2010, deux essais infructueux avaient été attribués à la mauvaise qualité des pièces utilisées, ce qui avait entraîné la création d’un nouveau modèle. En 2013, le test des nouveaux propulseurs avait lui aussi été un échec.
Selon un rapport du Government Accountability Office (GAO) des États-Unis, ces échecs sont le résultat d’un travail bâclé de la part des ingénieurs, certaines étapes ayant été omises lors de la conception.
Interrogée par le Los Angeles Times, l’Agence de défense antimissile a admis que des problèmes s’étaient produits au cours de l’essai « réussi », avant d’ajouter: « Toutes les corrections nécessaires seront apportées lors du prochain essai. »
Source: Pars Today