La démarche du président turc, qui pourrait concerner jusqu’à 300.000 personnes selon le journal Haberturk, a suscité une vague de critiques sur les réseaux sociaux.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a défendu son projet d'accorder la citoyenneté turque aux réfugiés syriens en Turquie, une démarche qui a provoqué une vive controverse.
L'homme fort de Turquie a annoncé le 2 juillet que le régime travaillait sur un projet qui permettrait aux réfugiés syriens le souhaitant d'obtenir la nationalité turque.
Ils sont quelque 2,7 millions de Syriens à avoir trouvé refuge en Turquie
depuis le début du conflit dans leur pays en 2011. Seuls 10% environ vivent
dans des camps, les autres se battent pour s'intégrer à la société et au marché
du travail.
Erdogan, cité lundi par la presse turque, a suggéré que les Syriens
puissent bénéficier de la double citoyenneté et rester ainsi en Turquie une
fois terminée la guerre civile dans leur pays.
"Est-ce une obligation pour les gens possédant une double citoyenneté de
retourner dans leur pays d'origine?" s'est demandé le chef de l'Etat turc,
donnant l'exemple des travailleurs turcs qui se sont rendus par dizaines de
milliers en Allemagne au début des années 1960.
"Personne ne leur a demandé s'ils allaient retourner ou non en Turquie",
a-t-il dit.
Dans une volonté d'apaiser les inquiétudes en Turquie au sujet de ce projet
aux contours vagues, Erdogan a insisté sur le fait que la Turquie disposait
d'une superficie suffisamment large pour accueillir les Syriens, a rapporté le
journal Hürriyet.
"Il n'y a rien à craindre, ce pays abrite 79 millions de personnes sur 780.000 mètres carrés de terre. L'Allemagne a une population de 85 millions sur une superficie deux fois moins grande".
Il a notamment suggéré que des Syriens puissent être logés dans les
logements vides bâtis par l'agence publique des logements collectifs.
Lundi, le porte-parole du gouvernement, Numan Kurtulmus, a indiqué que "les
travaux sur le projet n'avaient pas encore été finalisés".
La démarche du président turc, qui pourrait concerner jusqu'à 300.000
personnes selon le journal Haberturk, a suscité une vague de critiques sur les
réseaux sociaux, l'opposition parlementaire ayant aussi fait part de son
hostilité.