"L’Arabie saoudite devrait être suspendue du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU".
Human Rights Watch (HRW) a réclamé lundi une enquête indépendante sur les bombardements de cibles économiques civiles au Yémen par la coalition saoudo-US, affirmant que certains raids pourraient constituer des "crimes de guerre".
Dans un rapport, l’ONG recense 17 raids aériens de la coalition ayant touché 17 sites économiques civils, dont des usines, des entrepôts de commerce, une ferme et deux centrales électriques, et qui se sont soldés par la mort de 130 civils.
"En l'absence d'une enquête crédible et impartiale au Yémen, l'Arabie saoudite et d'autres membres de la coalition devraient convenir d'une enquête internationale indépendante", écrit HRW qui "s'inquiète vivement" des conséquences de ces raids sur l'économie yéménite.
"Chacune des attaques semble violer le droit international humanitaire ou les lois de la guerre. Certaines peuvent constituer des crimes de guerre", accuse l'organisation, citée par l'AFP.
HRW estime dans son rapport que tant que la coalition ne cesse pas les raids touchant des cibles économiques civiles, "l'Arabie saoudite devrait être suspendue du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU".
Le royaume, l'un des 47 membres de cette instance, a été élu pour une période de trois ans qui s'achève le 31 décembre prochain.
La coalition qui bombarde le Yémen depuis mars 2015 a fait, selon l'ONU, plus de 6.400 morts et 30.000 blessés.
En mars, le commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al-Hussein, avait affirmé que la coalition était responsable de la plupart des victimes civiles au Yémen.
La coalition avait rejeté les accusations, indiquant "enquêter sur les allégations concernant certains incidents".
Mais HRW note dans son rapport "n'avoir eu connaissance d'aucune enquête crédible par l'Arabie saoudite".