Selon Lavrov, le front al-Nosra s’adapte pour sauver sa peau.
A la veille d’une visite du secrétaire d’Etat américain John Kerry à Moscou, sa ligne politique s’approche de celle de son homologue russe Serguei Lavrov. Mais elle pourrait heurter celle adoptée jusqu’a présent par la Maison Blanche.
«Il y a plusieurs sous-groupes de Daesh et du Front al-Nosra, notamment Jaysh al-Islam et Ahrar al-Sham, qui ne respectent pas les conditions du cessez-le-feu et mènent des combats», avait déclaré Kerry lors d’une intervention à Aspen, dans le Colorado, adjugeant qu’elles sont toutes deux "des organisations terroristes".
Cette prise de position de Kerry rime avec la demande pressante de son homologue russe de faire la part entre les rebelles modérés et ceux alliés du front al-Nosra, branche d’Al-Qaïda en Syrie.
A plusieurs reprises, le ministre russe des Affaires étrangères avait accusé le Front al-Nosra de former à plusieurs stades du conflit et dans plusieurs régions syriennes des groupes sous un autre nom, qui soi-disant n'auraient rien à voir avec lui, se déclarent prêts à rejoindre le cessez-le-feu, alors que dans les faits, ils s'avèrent de mèche avec cette organisation extrémiste.
Les nouvelles positions de Kerry, sont d’après les affirmations de John Rogin, journaliste du Washington Post, préoccupantes pour l’administration Obama. «La ligne de John Kerry sape nos efforts», aurait confié au Washington Post, une source proche de la Maison Blanche.
Jusqu’à présent, les Etats-Unis négociaient avec la Russie pour tenter de la convaincre d’arrêter de bombarder ce qu’ils considèrent être « l’opposition syrienne modérée» à laquelle la milice soutenue par l’Arabie saoudite Jaysh al-Islam et celle d’Ahrar al-Sham faisaient partie.
Ces deux milices d'obédience wahhabite combattent conjointement avec le front al-Nosra dans plusieurs régions syriennes, dont la province d’Alep, celle d’Idleb, dans le Qalamoune. Dans cette région limitrophe du Liban qui a été sécurisée dans une opération conjointe entre l’armée syrienne et le Hezbollah, ces sont des membres de Ahrar al-Sham qui étaient le plus souvent chargés des négociations. Mais jamais ils ne prenaient décision sans avoir pris l’aval de leurs frères d’armes du front al-Nosra.
Le 14 juillet, John Kerry est attendu à Moscou où il s’entretiendra avec Vladimir Poutine pour lui proposer, d’après le Washington Post d’établir un nouveau groupe pour l’échange d’informations entre les services de renseignement, sur les opérations en cours et la synchronisation des frappes contre Daesh en Syrie.
Moscou exige que le régime de cessez-le-feu soit exécuté en stricte conformité avec les accords inscrits dans les résolutions du Conseil de sécurité l'Onu, c'est-à-dire qu'il ne concerne ni Daesh, ni le Front al-Nosra ni les autres organisations terroristes. Les militaires russes discutent de cette question avec les Américains depuis janvier.
Sources: RT, Sputnik; Al-Manar