Pour la deuxième fois en 15 jours, le chef religieux de Jaïsh al-Fateh en appelle à la mobilisation générale
Au moment où l’armée syrienne renforce son emprise sur Alep, resserrant l’étau sur les miliciens cloîtrés dans ses quartiers est, le même scénario a lieu à Darayya, dans la Ghouta orientale de Damas.
En effet, plusieurs milices dont Jaïsh al-Islam, Faylak al-Rahmane et l’Armée syrienne libre sont désormais enfermées dans cette ville assiégée depuis que des opérations militaires et les réconciliations ont permis à l’armée syrienne de sortir plusieurs régions de la Ghouta occidentale de la confrontation, à l’instar de Barzé.
Auparavant, les forces régulières étaient parvenues à s’emparer des régions agricoles qui entourent Darayya sur une longueur de 2 km et à grignoter 17 blocs résidentiels situés sur les abords ouest de la ville.
Et comme Darayya constitue le lien entre le sud de Damas et le sud syrien, ses miliciens ont demandé l’aide de leurs camarades de fusil opérant dans le sud syrien, les traitant de femmelettes et les sommant de faire pression sur l’armée pour la pousser à lâcher du lest.
Dès lors, l’accalmie qui perdure depuis six mois a été rompue et des attaques simultanées ont été lancées sur plusieurs fronts.
Mais toutes se sont soldées par un échec.
La plus importante a été celle lancée en même temps sur les deux fronts est et nord de la province de Deraa, dans la zone connue sous l’appellation «triangle de la mort » situé entre Deraa, la province de Quneitra et la route de Damas.
Baptisée « Hiya lillah » (elle est pour Dieu), son objectif n’a pas été divulgué explicitement par les milices, qui s’étaient contentées de propager vouloir marquer leur solidarité et leur soutien avec les autres milices qui se trouvent dans une mauvaise posture, à Alep comme à Darayya.
Des sites des milices ont pour leur part indiqué que la campagne du sud a pour but de lancer l’assaut contre le mont Bazzak, située dans la province avoisinante de Quneitra et de prendre la localité loyaliste Baath.
En tout cas, les assauts n’ont pu réaliser aucune avancée et les lignes arrière des milices ont fait l’objet de tirs nourris de l’artillerie et de l’armée de l’air au cours desquels elles un nombre indéterminé de rebelles ont péri.
Pourtant un grand nombre de milices takfirsites et de l’ASL avaient fait part aux attaques, dont : Brigades al-Fourkane, Brigades Bourkane-Hourane, Bataillon-46, Régiment de l’Artillerie, Brigade Badr al-Islam, Brigades Tawhid-Hourane, Front des révolutionnaires de Syrie, Union islamique des soldats du Levant, Divisions Ahrar-Nawa, Front des Partisans de l’Islam et Brigade, et Division des martyrs de la liberté.
Avant cette bataille, le front al-Nosra, branche d’Al-Qaïda en Syrie et ses alliés avaient lancé un assaut contre plusieurs positions militaires gouvernementales dans le sud de la province de Souweïda, mais ont dû rebrousser chemin car leur attaque s’est soldée par un échec.
Dans le même laps de temps, des attaques lancées contre l’aéroport Tahaalat que les miliciens s’efforcent de conquérir ont-elles aussi été repoussées et les milices ont reconnu avoir perdu 8 des leurs.
Ces événements ont eu lieu alors que dans la province nord d’Alep, l’armée renforce son emprise sur les femmes al-Mallah et la route Castello, unique voie d’approvisionnement des miliciens retranchés dans les quartiers est d’Alep. Et ce malgré les dizaines d’attaques lancées par les milices pour les reprendre. En même temps, l’armée syrienne poursuit sa progression en direction de la place Layramoune, zone stratégique car elle constitue l’entrée vers ces quartiers.
Alors qu’à l’ouest de la Syrie, l’armée syrienne est parvenue ce samedi à reprendre une zone stratégique, la localité Knasba ainsi que toutes les collines et les forts qui l’entourent, après plusieurs semaines de combats violents contre la coalition de milices Jaïsh al-Fateh.
Signe que cette dernière s’essouffle, son guide religieux, le saoudien Abdallah al-Mohaycini a lancé une deuxième fois en 15 jours un appel à la mobilisation générale pour soutenir les miliciens.