"Il n’y aura point de partenariat, sauf au cas où Israël mène une guerre contre le Liban et triomphe".

  En l’an 2000, la résistance libanaise a chassé l’ennemi israélien de la terre libanaise, et fermé la porte frontalière Fatima. Aujourd’hui, les Etats-Unis aident Israël à rentrer au Liban, mais cette fois-CI, par voie maritime.

Pour cette fin, Washington tente de réaliser deux objectifs : conclure un « partenariat » américano-libanais pour l’exportation du gaz, et par la suite, imposer la normalisation comme un fait accompli.

Dans les dernières semaines, le président du Parlement libanais Nabih Berri a averti que « le conflit sur le pétrole pouvait provoquer une guerre ». Ces propos ont été prononcés devant le chef adjoint de la diplomatie US en visite au Liban, Amos Hokchtine.

Berri a bien saisi que les motifs de cet « enthousiasme » américain ne résident pas seulement dans les recettes financières estimées à des dizaines de milliards de dollars pour le Liban et « Israël ». Il s’agit aussi de réaliser des objectifs politiques. Le gaz serait en mesure d’ouvrir la porte d’un certain type de normalisation entre le Liban et son ennemi ultime.

« Israël » a dès le début cherché des partenaires pour l’aider à explorer le gaz en Méditerranée, qui ne représente que 1% du total des réserves mondiales. Pour cette raison, les Américains ont levé le blocus sur le forage dans les trois blocs au sud Liban. Ceci a permis de conclure une entente libanaise.

En effet, l’ancienne délégation US dirigée par Frederic Hoff avait proposé une solution aux trois blocs maritimes controversés. Une proposition rejetée par le Hezbollah et le mouvement Amal, mais acquiescée par le ministre libanais des Affaires étrangères Joubran Bassil.

Selon la proposition américaine, le Liban pourra bénéficier des deux tiers du huitième bloc maritime, partagé entre Chypre et Israël avec une prédominance israélienne. Les revenus du dernier tiers resteront dans un compte séparé d’ici la conclusion d’un accord. Donc en apparence, la délégation a tenté d’aider le Liban.

Mais selon des sources citées par le journal libanais al-akhbar, « l’objectif principal de cette solution traduit un désir israélien de voir le Liban explorer et exporter le gaz. Raison en est que le cout de son exportation est très élevé, et Israël a besoin d’un partenaire pour exporter le gaz liquéfié dans un seul oléoduc. Ainsi, le cout sera divisé sur deux pour chaque partie.
   
Les études ont montré que « le cout de la production du gaz sera énorme face au gain qui entrera au Trésor libanais ». Pour cela, « tout accord libano-israélien facilitera l’exportation du gaz israélien et chypriote et diminuera son cout ».

Cette hypothèse est corroborée par des informations rapportées par des parties du camp du 8 mars. Celles-ci assurent que « les Américains ont au début rejeté d’explorer les trois blocs au sud Liban, mais ils se sont rétractés suite à l’accord israélo-chypriote de vendre et d’exporter le gaz ».

Ces mêmes sources affichent une certitude quant à la « non-conclusion de ce partenariat, sauf au cas où Israël mène une guerre contre nous et triomphe », précisent-elles.

Quant aux Américains, ils cherchent à établir une sorte de partenariat entre le Liban et son ennemi. Mais des sources du 8 mars mettent en garde « contre une telle tentative et appellent à ne pas se plier devant les Américains qui veulent faire chanter les Libanais arguant des facilités pour l’exportation du gaz libanais dans l’avenir ».

Washington ne permettra certes à aucun pays arabe d’entreprendre un projet aussi important sans tenir compte des intérêts sionistes. Cette tentative américaine survient alors que des personnalités arabes concernées dans la production du pétrole et du gaz promeuvent depuis 2011 l’idée de la paix dans la région « grâce aux ressources financières », et prétendent que le conflit israélo-libanais pourra être réglé par une affaire commune en mer !

Traduit du site al-Akhbar