18-05-2024 12:19 PM Jerusalem Timing

Turquie: 25 commandos putschistes introuvables. La purge atteint l’éducation

Turquie: 25 commandos putschistes introuvables. La purge atteint l’éducation

... Et les médias aussi!

Après l'échec de la tentative de coup d’État militaire en Turquie, des putschistes ayant pris la fuite à bord de deux hélicoptères sont toujours introuvables, alors que la campagne des purges se poursuit sans répit, atteignant ce mardi le ministère de l’éducation.

A bord des deux appareils se trouvaient 25 commandos qui étaient venus à Marmaris pour participer à l'opération contre le président Recep Tayyip Erdogan, informe le journal Hurriyet Daily News, cité par l’agence russe Sputnik.

"Deux hélicoptères ont décollé et se sont dirigés vers la périphérie boisée de Marmaris. Il impossible pour l'heure de savoir d'où ils ont décollé, mais il est clair que Recep Erdogan était leur cible. Ils ont atterri dans un lieu non identifié, c'est tout ce que l'on sait pour l'instant ", raconte le journal.

Les journalistes ont également rapporté que lorsque la tentative d’assassinat a échoué, 25 soldats des forces spéciales se sont cachés dans les bois à proximité, mais personne ne connaît leur emplacement exact.
La purge à l’éducation

Les purges à l'éducation

Entretemps, la campagne de purges en Turquie ne connait pas de répit.

Ce mardi, il est question de 15.200 fonctionnaires du ministère de l’éducation qui ont été suspendus de leur fonction selon des sources officielles citées par l’agence progouvernementale Andalou, et rapportées par l’AFP. De même, le Conseil de l'enseignement supérieur, organisme étatique qui supervise l'organisation des universités, a réclamé la démission de 1.577 recteurs d'universités publiques et privées.

Parallèlement, l'autorité audiovisuelle a annoncé que les radios et télévisions jugées proches de l'imam Gülen se verraient retirer leur licence.


Une répression sans merci

 
De nombreux secteurs publics ont fait l’objet d’une campagne de nettoyage des éléments fidèles à l’opposant turc Fethullah Gülen, accusé par le président turc d’avoir fomenté le coup d’Etat.

Selon un comptage de l'AFP, au moins 25.000 fonctionnaires, dont des policiers et des enseignants, ont été suspendus ou démis de leurs fonctions dans tout le pays dans le cadre de la chasse aux "gülenistes".

En plus de l’arrestation de 6.038 militaires parmi lesquels 103 généraux et amiraux en garde à vue, et de  100 policiers, il est question de près de 3000 juges qui ont été limogés dont 700 qui sont capturés (dont 48 juges relevant du tribunal de la haute administration).

Vingt-six généraux et amiraux, dont l'ancien chef de l'armée de l'air, le général Akin Oztürk, ont été placés en détention préventive après avoir été inculpés, notamment, de "tentative de renversement de l'ordre constitutionnel" et de "tentative d'assassinat" du président Erdogan.

"Au total, 9.322 militaires, magistrats, policiers font l'objet d'une procédure judiciaire", a annoncé le vice-Premier ministre turc Numan Kurtulmus.

De plus, 1500 fonctionnaires de différents domaines du secteur public ont été suspendus : dont 50 hauts fonctionnaires et 30 gouverneurs régionaux, plus de 200 employés des services du Premier ministre et près de 500 de l'agence des affaires religieuses, selon Anadolu.

Lundi, près de 9.000 fonctionnaires du ministère de l'Intérieur turc avaient été écartés, dont 30 cadres.

Les fonctionnaires mis à pied ont été interdits de quitter le territoire.


Pas d'obsèques


Cette répression poursuit les putschistes jusque dans leur tombe. L'Agence des Affaires religieuses (Diyanet) qui est la plus haute autorité islamique turque a décrété ce mardi qu’il n’est pas question pour ceux qui ont été tués de jouir d'obsèques religieuses.

"Ces personnes, par leurs actions, n'ont pas seulement piétiné les droits d'individus, mais de tout un peuple, et n'ont ainsi pas mérité les (...) prières", a affirmé son porte-parole.  

Le premier bilan du chiffre des mutins a été arrêté à 104 tués et n'a pas encore été réactualisé depuis.

Alors que le gouvernement a par deux fois révisé à la hausse le bilan des civils et membres des forces de sécurité tués dans les rangs loyalistes, établi provisoirement à 204 personnes.

4 dossiers sur Gülen


Les autorités turques ne lâchent pas non plus du lest sur le sort de l’opposant turc qui vit aux Etat Unis Fethullah Gülen et dont elles exigent l’extradition : Ankara a annoncé avoir envoyé quatre dossiers" à Washington apportant la preuve de son implication dans le putsch.
   
Le prédicateur Gülen, un ancien allié du président Recep tayyip Erdogan devenu son pire ennemi, exilé aux Etats-Unis depuis 1999 vit aujourd'hui en Pennsylvanie (nord-est des Etats-Unis), nie ces accusations. Il est à la tête d'un mouvement appelé "Hizmet" ("service", en turc), qui compte un gigantesque réseau d'écoles, d'ONG et d'entreprises et est très influent dans les médias, la police et la magistrature turcs.

Avertissement à la Grèce

Même zèle pour les huit militaires turcs qui ont pris la fuite vers la Grèce, après le coup d’Etat avorté. Kerim Uras l'ambassadeur de Turquie à Athènes a insisté mardi sur la nécessité de les renvoyer rapidement en Turquie, soulignant que le contraire "n'aiderait pas" les relations bilatérales.

Selon leur avocate, les deux commandants, quatre capitaines et deux sergents n’ont pas participé au coup d’état mais ont pris la fuite parce que les policiers ont tiré sur eux.

 

Sources: AFP, Sputnik.