Le général Dominique Trinquand est convaincu que l’Otan ne pourra pas rester "éternellement" indifférente à la radicalisation de la Turquie. Aussi, l’Alliance ne la considère pas comme un allié "très fiable".
Le président turc entend rétablir au plus vite la peine de mort, ce à quoi Washington a réagi immédiatement en évoquant une éventuelle expulsion de la Turquie de l'Otan. Simple avertissement ou menace qui pourrait influer au final sur le statut de la Turquie au sein de l'Alliance? L'ancien général aux Nations Unies Dominique Trinquand répond.
Plusieurs politiques à travers le monde ont condamné l'appel d'Erdogan à rétablir la peine de mort en Turquie. Le porte-parole du gouvernement allemand a déjà déclaré que l'introduction de la peine de mort en Turquie marquerait la fin des négociations concernant son adhésion à l'Union européenne.
Le secrétaire d'Etat américain pour sa part a demandé au gouvernement turc de maintenir le calme et la stabilité à travers le pays et surtout d'y faire respecter la démocratie et l'état de droit. Selon le secrétaire d'Etat américain, une violente répression de la Turquie pourrait avoir des conséquences au sein de l'Otan.
Le général Dominique Trinquand est convaincu que l'Otan ne pourra pas rester "éternellement" indifférente à la radicalisation de la Turquie. Aussi, l'Alliance ne la considère pas comme un allié "très fiable".
"Les Américains ont toujours considéré les Turcs comme un pilier important de l'Otan, malgré les difficultés qu'il y a eu. Je rappelle que la Turquie, lors de l'offensive en Irak en 2003, a refusé le passage par la Turquie, donc on ne peut pas dire que c'était un allié très fiable", affirme l'interlocuteur de Sputnik.
"L'Otan est une alliance qui réunit des pays démocratiques, et il est certain que la pente sur laquelle est la Turquie actuellement pourrait l'éloigner de l'Otan, avec des conséquences très importantes", déclare M.Trinquand.