28-03-2024 12:27 PM Jerusalem Timing

Venezuela: La « crise humanitaire », un concept de la Guerre Non Conventionnelle

Venezuela: La « crise humanitaire », un concept de la Guerre Non Conventionnelle

Les acteurs qui parlent le plus de « crise humanitaire » sont ceux qui financent les pillages et les protestations violentes.

 Le concept de « crise humanitaire », selon l’Organisation des Nations Unies, est en relation avec des situations d’urgence, de désastres produits par des événements naturels (tremblements de terre, inondations et tempêtes) et avec des conflits armés de haute intensité qui mettent en danger la vie de millions de personnes.

Ce n’est pas une expression naïve ou dépourvue de fins politiques puisque les appareils militaires des pays les plus importants (l’OTAN et le Pentagone) profitent des désastres naturels ou des situations de conflit intérieur comme d’une autoroute vers l’intervention dans des pays souverains en utilisant l’ONU comme support légal et les ONG comme publicitaires.

Ceux d’Haïti (2010) et de Somalie (1993) sont parmi les cas les plus frappants de la façon dont une situation de difficulté particulière dérive en violations de la souveraineté par des forces politiques et militaires étrangères. La Libye est le cas le plus récent.

Dans le manuel TC 18-01 des Forces Spéciales du Pentagone sur la Guerre Non Conventionnelle, « l’assistance humanitaire » (que ce soit un canal ou un pont) apparaît comme la phase sur laquelle doit déboucher l’ensemble d’opérations de sabotage économique et politique de la vie de la population. Dans le cadre de ces opérations, le général John Kelly, ex chef du Commando Sud, déclarait à CNN : « Ce qui m’empêche de dormir la nuit en ce qui concerne le Venezuela est que s’il y a une crise humanitaire importante, c’est à dire un effondrement de l’économie au point qu’ils aient besoin désespérément d’aliments et de médicaments, alors, nous pourrions réagir. Et nous le ferions ».

La guerre économique, le sabotage des services publics et le financement des violences (pillages et troubles) partagés ensuite à l’échelle de la planète sous le terme de « faim » et « d’Etat qui a échoué » dessinent le scénario des médias et fabriquent « la nécessité » pour que les acteurs politiques de la droite vénézuélienne coordonnent, négocient et planifient une intervention dosée pour « raisons humanitaires » à la discrétion des centres du pouvoir mondial : les Etats-Unis et l’Europe.

Il est nécessaire de répéter que les acteurs qui parlent le plus de « crise humanitaire » sont ceux qui financent les pillages et les protestations violentes. Volonté Populaire fait le travail sale pour que Lilian Tintori, la première dame de ce parti politique, puisse parcourir le monde et faire du lobbying au nom de la « crise humanitaire ».

"Les opérations de Guerre Non Conventionnelle impliquent l’Assistance Humanitaire"

Le manuel en question évoque le fait que « les crises humanitaires ou les conditions qui se présentent au cours des opérations de Guerre Non Conventionnelle doivent déboucher sur l’Assistance Humanitaire pour profiter aux populations qui ont des sympathies ou des sympathies potentielles pour un aspect particulier de la Guerre Non Conventionnelle. »

Cette citation résume le caractère politique de ce concept et les manœuvres d’agents comme José Manuel Olivares (Primero Justicia), Luis Florido (Volonté Populaire) ou Lilian Tintori à l’étranger. Le 19 avril dernier, le chancelier d’Espagne García Margallo offrait une « aide humanitaire » au Venezuela sans passer par les filtres demandés par l’ONU et en esquivant le consentement du Pouvoir Exécutif vénézuélien, agissant comme un vassal de Washington pour installer un précédent de violation de notre souveraineté.

Les autorités non élues (étant donné que Rajoy continue à gouverner sans qu’il n'y ait eu de consensus pour former un gouvernement) et les principaux lobbys de médias et lobbys économiques du Royaume d’Espagne sont des artisans de la Guerre Non Conventionnelle puisqu’ils ont pour fonction de provoquer un puissant siège de propagande, diplomatique et financier contre le Venezuela.

« L’empathie » dont parle le manuel du Pentagone sur la Guerre Non Conventionnelle réside dans le fait que « l’aide humanitaire » illégale et trompeuse du Royaume d’Espagne avait pour but de cristalliser son rôle de « sauveur du Venezuela » face à l’opinion publique anti-chaviste vénézuélienne et mondiale en supplantant les possibilités des autorités légitimes du pays pour résoudre le problèmes intérieurs.

Parce que dans les normes de la Guerre Non Conventionnelle, face à une opération de cette sorte, la population doit s’agenouiller devant une force étrangère qui exige de la gouverner par délégation, qui dépasse les fonctions de l’Etat et qui, si la situation devient plus complexe, obtienne tout le soutien pour agresser militairement les autorités qu’elle a elle-même élues lors d’élections libres, transparentes et directes.

Ne pas considérer le chavisme comme un solide sujet politique et historique continu à être la brèche de ce manuel, son déversoir permanent, le tourment de ceux qui l’ont planifié.

Source: Bolivar Infos