Les deux femmes condamnées étaient soutenues par plusieurs autres femmes en niqab.
Deux femmes portant le niqab ont été condamnées jeudi à des amendes par la justice française, première décision de ce type prononcée par un tribunal depuis l'entrée en vigueur de la loi interdisant le port du voile intégral en public.
Les deux Françaises étaient venues intégralement voilées le 5 mai devant la mairie de Meaux, dirigé par un ténor de la majorité parlementaire.
Hind Ahmas, 32 ans, et Najate Naït Ali, 36 ans, ont été condamnés à payer respectivement 120 et 80 euros.
Arrivées en retard, les deux femmes n'ont pu assister au délibéré. Lors de l'audience au printemps, l'une d'elles, qui s'était déplacée, n'avait pu entrer au tribunal car elle refusait d'ôter son voile intégral et de montrer son visage.
Selon leur avocat, Yann Gré, les deux femmes vont faire appel du jugement. Et elles sont prêtes à porter l'affaire devant la Cour Européenne des Droits de l'Homme, a-t-il prévenu.
Plusieurs femmes avaient déjà été verbalisées en pleine rue par la police, mais c'est la première fois qu'un dossier de ce genre était jugé par un tribunal.
Les deux femmes condamnées étaient soutenues par plusieurs autres femmes en niqab, dont Kenza Drider, qui a annoncé qu'elle souhaitait se présenter à la présidentielle de 2012.
La France est le premier pays européen à procéder à une interdiction généralisée du port du voile, qui concernerait quelque 2.000 femmes dans le pays.
De nombreux musulmans se sont opposés à cette loi, initiée par un parlementaire communiste et ensuite reprise par la majorité parlementaire conservatrice qui a été accusée de stigmatiser toute une communauté, estimée en France à entre 4 et 6 millions de personnes, soit la plus importante d'Europe.