22-11-2024 12:55 PM Jerusalem Timing

"Pire que Daesh" : comment le Mouvement Noureddine al-Zenki cache son jeu

Un exemple qui illustre les autres groupes rebelles de la Révolution syrienne.

« Nous sommes pires que Daesh”, a été l’une des paroles lancées par l’un des rebelles modérés de la Révolution syrienne au petit palestinien Abdallah Issa avant de le décapiter et de diffuser ses images via les réseaux sociaux.

Ce milicien appartient au Mouvement Noureddine al-Zenki, lequel fait partie des factions combattant dans le cadre de l’Armée syrienne libre (ASL), une coalition composées de militaires déserteurs et de rebelles syriens pour combattre le pouvoir syrien.  Financée et formée par le centre d’opération MOK, situé en Jordanie et dirigé par les Américains, cette milice est présentée par  les responsables occidentaux et arabes comme étant une organisation modérée qui se distingue des deux émanations d’Al-Qaïda, Daesh et le front al-Nosra.

Dans les faits, il n’en est rien. Le mouvement Zenki est complice avec toutes les autres milices des pires atrocités perpétrées dans la ville et dans la province d’Alep où il a vu le jour en 2011.

A l’instar de Liwa al-Tawhid (Bataillon de l’Unicité-appartenant aux Frères Musulmans), Liwa Chouhada Badr (Le bataillon des martyrs de Badr), le célèbre Liwa Assifat al-Chamal (le bataillon de la Tempête du nord), et Liwa Ahrar souriyya (le bataillon des libres de la Syrie), il fait partie de ces milices dénigrés par les Aleppins, tellement ils  ont souffert de leurs sévices.

L’une de ses dernières spécialités a été de pilonner régulièrement les quartiers loyalistes d’Alep, tuant et blessant des centaines d’entre eux, et de les tourmenter en leur coupant sporadiquement l’eau et le courant électrique. Sachant qu’il avait mis la main sur ses principales centrales électriques et hydrauliques

Ce groupe est même pire que Daesh, car le jeu de ce dernier est affiché et condamné, alors que le sien est hypocrite et couvert par les déclarations occidentales qui feignent ignorer ses atrocités.

Certaines régions de la province d’Alep en avaient tellement bavé de ses exactions et de ses alliés qu’elles ont accueilli à bras ouvert la milice d’Al-Qaïda (front al-Nosra, puis Daesh) qui avait affiché a ses débuts le visage d’une organisation qui cherche à rétablir la justice et le droit.

L'Homme jaune

Mais l’une des exécutions les plus macabres et qui reflète très bien l’état d’âme des miliciens du mouvement Noureddine Zenki, a été celle de l’homme jaune.

Celui-ci était célèbre dans les vieux quartiers et souks touristiques d’Alep, non loin de la citadelle d’Alep. Âgé d’une soixantaine d’années, il se promenait tous les jours parmi les touristes, et prenaient des photographies avec eux, en échange de pourboire.

En 2013, il a été arrêté par des miliciens qui l’ont ridiculisé, en le giflant et en lui arrachant la moustache à tour de rôle, puis lui ont demandé d’aboyer, d’insulter le président syrien Bachar al-Assad, et d’exprimer son soutien pour l’ASL. Avant de l’emmener vers une région inconnue dont il ne reviendra jamais.
 
A cette époque le Mouvement Noureddine al-Zenki était l’allié de la milice «Kataeb fa-stakim kama oumirt » (Brigades Tiens-toi droit comme on te l’ordonne), proche des Frères Musulmans.

Il faut dire que ce groupe, à l’instar de tous les autres de la Révolution syrienne sont passés maitres en l’art de changer de nom.

Au début il s’était fait appeler « Brigades Noureddine al-Zenki ». Ensuite il a ajouté le mot « islamiques » à la fin de l’appellation, ce qui lui a permis entre autre d’obtenir une aide qatarie généreuse.    

En 2014, il rejoint jaïsh al-Moujahidine , sans changer de nom, et  figurait en tête des milices fiancées par l’Association populaire kowetienne, présidée par Hajjaj Aajami.

Après l’avoir quitté, il a de nouveau change de nouveau de nom pour se baptiser Mouvement Noureddine al-Zenki. C’est à ce moment qu’il est pris en charge par de MOK.    

Ce changement de peau des groupuscules semble le plus souvent lié à l’obtention de l’aide. Il n’a pas pour but seulement de camoufler les atrocités qu’ils ont commises, mais aussi de ne pas éclabousser leurs pourvoyeurs de fond.

Une tactique visiblement décelée, et utilisée aussi dans l'instance politique, montre que ces derniers sont de mèche avec les terroristes syriens. 

 

Sources: Al-Akhbar, Al-Manar