Une visite officielle la première en son genre.
La normalisation saoudienne avec l'Entité sioniste se poursuit sans répit. Aucun besoin pour les Saoud de tisser des liens en catimini avec les sionistes. Intérêts communs et lutte contre un seul ennemi sont désormais les maitres-mots d'une alliance pareille.
C'est dans ce cadre que s'inscrit la visite effectuée au début de cette semaine d'une délégation saoudienne de haut rang, présidée par l'ancien chef des renseignements saoudiens Anwar Ashqi et regroupant des académiciens et des hommes d'affaires.
Il s'agit de la première visite effectuée à Tel Aviv, les autres précédentes se tenaient dans un pays tiers. Elle renferme des messages politiques, régionaux et internes pour la société israélienne, mais aussi pour le monde islamique.
Parmi les messages politiques, le journal libanais al-Akhbar estime que l'Arabie est devenue désormais plus mature pour passer à l'étape des relations publiques, et faire un saut majeur au niveau de l'alliance avec Israël sur fond de changements régionaux importants.
Toutefois, cette ouverture saoudienne s'opère sans que les Israéliens n'évoquent pour autant aucune disposition à faire des concessions dans le processus dit de paix avec les Palestiniens.
Sur le plan interne, il est clair que Benjamin Netanyahu a réussi à réaliser un exploit politique via cette visite saoudienne. Il peut ainsi profiter de ce rapprochement pour confirmer à l'opinion publique israélienne que sa politique anti-palestinienne ne constitue pas d'obstacle à un rapprochement avec le régime officiel arabe, notamment saoudien.
Par ailleurs, tout en vantant l'ouverture avec Riyad, Netanyahu rappelle sans cesse ses constantes liées avec l'accord final avec l'autorité palestinienne.
La délégation saoudienne a rencontré le directeur général du ministère des Affaires étrangères, Dori Gold, le coordinateur des affaires de l'occupation des régions palestiniennes Yoav Mordakhaï et des membres de la Knesset de différents blocs politiques de l'opposition.
Selon le journal Haaretz, "cette visite est exceptionnelle, surtout qu'elle ne peut se tenir sans accord du gouvernement de Riyad". Le même journal a indiqué que cette visite avait pour objectif de favoriser l'initiative de paix arabe.
Toutefois, Netanyahu a maintes fois déclaré que Tel Aviv "ne peut accepter cette initiative sans des modifications majeures qui conviennent aux constantes israéliennes".
"Les Saoudiens veulent s'ouvrir à Israël, et ceci est une voie stratégique ", a expliqué le membre de la Knesset du parti Meretz, Issaoui Ferji.
Le Haaretz a rapporté des responsables saoudiens leur volonté de "continuer ce que l'ancien président égyptien Anwar Sadate a institué, et de se rapprocher de Tel Aviv".
Des membres de la Knesset ayant pris part à la réunion ont proposé à Ashqi d'inviter des membres de la knesset qui soutiennent l'initiative de paix arabe à Riyad.
En juin dernier, Ashqi avait rencontré le directeur général du ministère israélien des Affaires étrangères Dori Golde à l'institut de recherches à Washington. Ashqi avait occupé plusieurs postes dans l'armée saoudienne et dirige actuellement l'institut saoudien d'études stratégiques.
Plusieurs rencontres publiques ont réuni des responsables saoudiens et israéliens, dont celle qui s'est tenue en février dernier, entre l'ancien président du service des renseignements saoudiens Turki al-Fayçal et l'ancien ministre israélien de la sécurité Moshé Yaalon.Fayçal s'était par ailleurs réuni en mai dernier avec le lieutenant Yaacoub Amidror à l'institut de Washington pour la politique au Proche-Orient.
Traduit du site al-Akhbar